Il habitait au
numéro 61 de la
rue, alors dénommée Hindenburstrasse.
Arrivé
à Bonn en 1910, d'abord comme professeur associé,
puis
professeur en titre à partir de 1921, il avait pris sa
retraite
en 1935, non sans avoir été contraint de
prêter
serment d'allégeance au Führer, comme tous les
Universitaires, lors de sa dernière année
académique.
A l'approche de la maison, trois petits pavés de cuivre, en
place des pavés ordinaires, rappellent avec une
poignante
sobriété le drame qui s'est
déroulé en ce
lieu le 26 Janvier 1942. Ces
stolpersteine sont une petite partie d'un monument
global, mais "décentralisé", à la
mémoire
des victimes des persécutions nazies (Juifs, Tziganes,
homosexuels, opposants politiques): un
projet
artistique
de Gunter Demnig
qui place, devant chaque demeure concernée, autant de
pavés que de personnes martyrisées.
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Au centre d'une spirale
carrée... |
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La maison et son entrée; les pavés-souvenirs sont
juste face à la porte. |
Les mesures restreignant
les
libertés, les menaces, les brimades étaient
venues
progressivement. Hausdorff et les siens pensaient sans doute arriver
à survivre, à faire le dos rond pendant une
mauvaise
période... Ainsi, quand il advint qu'il ne pouvait
même
plus pénétrer dans la bibliothèque de
l'Université, son ami Erich Bessel-Hagen empruntait pour lui
des
ouvrages, qu'il lui apportait pour qu'il les consulte chez lui. La
pression devint intolérable à partir de
la
Nuit
de Cristal
(1938), où il fut explicitement menacé par une
bande qui
fit irruption à son domicile. Il songea trop tardivement
à émigrer, écrivit à
Richard
Courant en
1939 pour chercher asile aux États-Unis, mais,
malgré le soutien d'
Hermann
Weyl et
John
Von Neumann, ne put
mener à bien ce projet. Apprenant que les Juifs
étaient
regroupés au couvent d'Endenich à Bonn (les
religieuses
avaient été expulsées), pour ensuite
être
dirigés sur le camp d'extermination de Teresienstadt, sans
illusion sur le sort qui l'attendait, il choisit le suicide en
compagnie de son épouse Charlotte et de sa
belle-sœur
Edith.
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In Memoriam... Toute stolperstein fait mention du devenir de la personne; elle rappelle ici son suicide (freitod) |