MONGE à Beaune, sa ville natale.

Naître et Grandir...

Gaspard MONGE  est né à Beaune, le 9 Mai 1746, dans cette maison de la rue alors dénommée rue Couverte, depuis rebaptisée rue Monge. Son père, originaire de Saint-Jeoire en Faucigny ( Haute-Savoie) était venu s'y établir, pour faire commerce d'étoffes.

la rue Monge aujourd'hui; sa plaque aux armes de la ville


la maison natale et sa plaque commémorative; la naissance y est datée du 10, par recopie de l' inscription du socle de sa statue....


...mais c'est aussi la date très officiellement retenue sur son acte de naissance!

Le jeune Gaspard fait ses études au Collège des Oratoriens: il s'agit d'une école très ancienne ( XV ème siècle au moins), confiée à cet ordre religieux en 1624. Le bâtiment -classé- est toujours visible aujourd'hui , dans sa reconstruction de la fin du XVII ème siècle, c'est à dire tel que l'a connu Monge, tout au moins pour le corps principal. (les deux bâtiments bordant la cour ont été reconstruits vers 1890). Il reçut le nom de Monge en 1873, et le portail  célèbre toujours cette dédicace, alors que le bâtiment n'est plus affecté à l'enseignement.
 

De fait, rien n'a trop changé depuis 1900 (environ)...

Remarqué comme un brillant élève, Monge y devient enseignant de Physique... il n'a que 17 ans! Mais c'est, au même age, un levé des fortifications de la ville qu'il réalise avec minutie qui va décider de sa résidence suivante, Mézières: un officier du génie, de passage dans la ville, a admiré ce travail, et jugé l'auteur digne d'aller à l' l'École du Génie.

Le plan réalisé par Monge (1764), tel qu'il apparait dans le livre de l'abbé Gandelot: Histoire de Beaune et de ses Antiquités (1772).
Celui qui a numérisé l'ouvrage, hélas, a oublié de... déplier l'image! Bien observer (notre flèche rouge ) le nom des auteurs.

L'Hommage de ses Concitoyens

Sur la Place Monge...


c'est ici!
(voir un plan de la ville)

Et que peut on y découvrir?

Un peu de suspense...

... La statue réalisée en 1848 par le sculpteur, bourguignon lui aussi, François Rude ("Le Départ des Volontaires de 1792", dit "La Marseillaise" à l'Arc de Triomphe, c'est lui!).

La représentation n'offre aucune équivoque: à travers les vêtements, mais surtout les gestes que le sculpteur a figurés, c'est le savant et le pédagogue qui sont représentés, et eux seuls. D'ailleurs, la colonne en forme de prisme rectangulaire, située sur le côté droit de l'ouvrage, mentionne sur deux faces ses livres essentiels, et sur la troisième, son rôle dans la fondation de l'École Polytechnique.




Les inscriptions des trois faces, en tournant de l'arrière vers l'avant

En voyant le manteau  jeté sur une seule épaule, la première réaction est de penser que François Rude se "fait plaisir" en s'offrant un thème qui rejoint les antiques drappés des toges.Bien sûr... mais il rend aussi, involontairement sans doute, un bel hommage à un mathématicien qui a étudié les surfaces. Anticipateur, de surcroït, puisqu'un des avatars les plus récents de ce sujet est la moderne théorie des catastrophes, dans laquelle on entre par... l'étude du pli et de la fronce! (pour comprendre le lien entre théorie des surfaces et aspect d'un tissus, voir cette lumineuse introduction par Etienne Ghys et Jos Leys, sur le site Image des Mathématiques (CNRS)



Le socle est en assez mauvais état sur sa face arrière. On y remarque la date de naissance 10 (et non 9), et le rappel  de son ouvrage sur l'Art de Fabriquer des Canons, présenté sur notre page principale.


Inaugurée le 2 Septembre 1849, après avoir été présentée au salon de 1848, l'œuvre de Rude fut épargnée par les Allemands lors de la seconde guerre mondiale, alors que les statues de Fourier à Auxerre (voir notre page Fourier), de Poisson à Pithiviers furent impitoyablement fondues pour en récupérer le métal.

Ambiance 1900 sur la Place Monge

... et au Musée des Beaux Arts


Une tête bien faite... au Louvre (Rude) ou à Beaune (Jouffroy)

Un moulage en plâtre de la tête de la statue de Rude est conservé au Louvre à Paris, un autre exemplaire, en plâtre bronzé,  au musée de Dijon . Le Musée des Beaux-Arts de Beaune possède quant à lui un autre buste, réalisé en 1835 par un sculpteur de moindre célébrité (mais tout de même prix de Rome, ayant contribué à la façade du Palais Garnier), François Jouffroy.
On y trouve également un "modèle réduit" en plâtre de l'œuvre de Rude, offrant ainsi de nouveaux angles de vue!


Enfin, on y voit le célèbre portrait d’apparat de Monge en costume de Président du Sénat. Ce tableau, première commande passée par la ville (1811) pour son futur musée (il ne fut inauguré qu'en 1850), fut exécuté par l’artiste beaunois Jean Naigeon, qui fut aussi conservateur du musée du Luxembourg. Il fut d'abord accroché dans l'Hôtel de Ville, et il connut la disgrâce en même temps que son modèle: on le décrocha pendant la Restauration!



Naigeon avait soumis son travail à Jean-Louis David, qui inscrivit à la craie, au verso de la toile:
"On ne peut mieux. Dd"
Monge y est représenté à l'âge de 65 ans. Si priorité est donnée au personnage d'état, quelques éléments discrets rappellent en arrière plan, en bas et à gauche, l'œuvre scientifque: quelques uns  de ses livres, et le fameux plan de Beaune de 1764!


Au pied des livres, une lettre pour rappeler le titre prestigieux du personnage peint.

Un legs... inattendu? 



On pourrait, de prime abord, s'étonner de découvrir le nom de Monge sur... une étiquette de Romanée-Conti!
La raison est simple, directe, et aussi peu mystérieuse que possible: en 1795, Emilie Monge, fille de Gaspard, épousa Nicolas Joseph Marey,propriétaire du Château de Pommard et de ses vignes. Un peu avant la Révolution, il vendit le château... tout en conservant les vignes; par la suite, il envisagea, mais en vain, son rachat, et fit  construire le Château Marey-Monge sur la route d'Autun, donnant naissance, par achat et échanges, à la plus grande propriété de la Côte. En tant qu'ami de la famille, Napoléon y avait, dit-on, sa chambre, et y fit plusieurs séjours.


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