La symétrie d'un miroir d'eau
est un don de la nature; les eaux calmes des lacs de montagne en
offrent la perfection au randonneur qui a su la mériter. On peut
la surprendre dans les
douves d'un
chateau-fort en Bretagne, mais en ce cas l'eau est
détournée par notre regard de sa fonction
défensive. Au contraire, l'architecture des pays d'Islam a
joué sciemment avec cet élément pour rehausser la
beauté de ses monuments; sa rareté, dans de nombreuses
terres arides ne fait qu'augmenter l'impression d'un luxe exceptionnel.
mosquée Nadir Diwan Beg
à Boukhara (Ouzbékistan) mosquée Jameh
à Kerman
(Iran)
Luxe qui n'est pas
réservé qu'aux mosquées; ce temple zoroastrien
-petit par la taille, mais où les fidèles de ce culte
viennent en pélerinage du monde entier (ne dit on pas que sa
flamme sacrée brûle de façon ininterrompue depuis
l'an 470?)- en témoigne.
Ateshkadeh, près de Yazd (Iran)
Luxe qui ne peut déparer un
pavillon de plaisir(s?), comme celui de Shah-Abbas
II à Isfahan
Palais des 40 Colonnes à Isfahan (Iran)
et puis, bien sûr, un palais de
gouvernement le méritait tout autant:
Mathématiquement, dans tous
les cas, l'eau vient constituer un deuxième plan de
symétrie, perpendiculaire à celui qui structure la
façade verticalement. L'ensemble de l'image possède donc
les symétries du rectangle (qui forment, comme nous
l'expliquerons ultérieurement, un
groupe à 4
éléments, dénoté D
2)
Les ponts ne peuvent, par leur fonctionnalité, guère
échapper à une telle symétrie. Avez vous
déjà vu le pont gothique d'Entraygues (XIII-ème
siècle) se mirer dans la Truyère? Certes, ce n'est pas
possible tous les jours... mais même avec un temps
légèrement couvert, tout espoir n'est pas perdu, la
preuve!
Entraygues-sur-Truyère
(Aveyron)
Pour un résultat d'exception, le jour comme la nuit, Isfahan
(Iran) reste le lieu des grandes émotions
Pont Khadju (1650)
Pont Shi-O-Seh (1602)