Mathématicien
de génie, Charles
Méray (1835 - 1911) était aussi
vigneron à Mercurey. Mais il n'est réellement
passé à la postérité
qu'hier, et encore, localement pour l'heure.
Dire que
Hugues Charles Robert Méray est un illustre inconnu serait
exagéré. On n'a pas son nom sur plus de 3.000
sites Internet sans avoir
quelque mérite et reconnaissance.
Disons
simplement que le monde des
mathématiques de haut niveau et lui seul le
connaît ou à tout le moins
a entendu parler de celui qui n'eut qu'un tort : ne pas savoir
se
vendre et ne pas chercher à prouver entre Cantor et
Weierstrass qu'un
Français pouvait être vigneron mais
« aussi »
mathématicien. Faute
au destin, à son fichu caractère, à
des coups de malchance qui l'ont
poursuivi ? Toujours est-il que ce mathématicien
réputé pour ses
travaux sur la théorie rigoureuse des nombres irrationnels,
le
fondement de l'analyse et bien d'autres choses a
été également un
révolutionnaire de l'enseignement de la
géométrie qui a selon Poincaré
« démontré plus rigoureusement
ce qui avait été mal
démontré avant
lui ».
C'est
un de ses disciples, Vincent Cossart domicilié à
Mercurey qui a lors de la Saint Vincent du village en
janvier 2004
découvert l'homme, ses attaches, sa double
personnalité
mathématico-viticole et a décidé qu'il
était temps de lui rendre
hommage. Hommage à l'enfant du pays. Il a très
vite réussi à
convaincre la ville de Chalon, la commune de Mercurey et le Grand
Chalon et hier, 9 juin 2005, 96 ans, 4 mois et 7 jours
après la
mort à Dijon de celui qui y enseigna les maths à
l'Université ce fut la
journée d'hommage. Un hommage en deux temps pour un homme
à double facette.
D'abord
un colloque international de très haut niveau à
l'IUT de Chalon auquel
participaient une quarantaine de chercheurs et enseignants. Ensuite,
et plus proche du grand public, un hommage à Mercurey, dans
la maison
qui l'abrita et qui est aujourd'hui propriété de
Jean-Pierre Jobard,
lui-même universitaire de haut niveau. [...]
Mais,
bien sûr c'est autour d'un
verre de Mercurey que tout s'est déroulé, et
l'inauguration d'une
plaque à la mémoire de Charles Méray
fut le premier élément d'une
véritable reconnaissance pour celui qu'on peut
résumer comme
« mathématicien et viticulteur,
géomètre, pédagogue, curieux de
tout et fondateur de l'analyse moderne », celui qui
aurait du
donner son nom au « théorème
du gendarme » ou du
« sandwich » (1) bien connu des
élèves de première..."