Ou à
l'arrêt suivant sur Marszalkowska, la gare centrale: Dw
Centralny Le prochain pour Banacha est dans 2 minutes! (deuxième ligne du tableau) |
Le tableau des départs et l'abri d'attente: les trois lignes sont indiquées en haut, à gauche; une carte de Varsovie à droite. |
Tentons de le dire
en un raccourci. C'est un espace vectoriel dans lequel toute suite de Cauchy
converge, ou, pour le dire d'une autre manière, dans lequel
le critère de
Cauchy est vérifié. Ce
critère, Cauchy l'avait découvert
pour les suites numériques (et il aurait
été
bien en peine de le démontrer, la notion de nombre
réel
n'ayant été dégagée
qu'ultérieurement), en observant, dans un premier temps, que
si
une suite converge
peuvent
être rendus plus petits qu'une quantité arbitraire (que l'usage fait souvent désigner par epsilon),
à partir d'un rang N
, qui ne dépend que de epsilon.
ça, c'est très facile... mais Cauchy avait eu l'audace de conjecturer qu'inversement, une suite ayant cette propriété converge. C'est ce qui explique le choix du mot complet, sur lequel se base le malicieux jeu de mots de Laurent Schwartz : les suites ne peuvent plus "s'échapper", à la limite, de l'ensemble considéré. L'exemple le plus simple est celui d'une suite de fractions rationnelles convergeant vers : elle vérifie le critère dans l'ensemble des rationnels Q, mais n' y converge pas: Q n'est pas complet. Ce qu'affirme Cauchy, c'est que cela ne peut se produire dans l'ensemble des réels R: R est, lui, complet. L'intérêt, déjà signalé par Schwartz dans son texte, est d'affirmer que des suites convergent sans connaître à l'avance leur limite; l'extension à des espaces de fonctions (ce n'est pas pour rien que Banach est considéré comme un des fondateurs de l'Analyse Fonctionnelle) ayant cette belle propriété est énorme: c'est ainsi que les mathématiciens peuvent fièrement affirmer que, dans de bonnes conditions, les équations différentielles ont des solutions sans avoir à les calculer! |
N'essayez pas de garer votre voiture rue Cauchy: c'est complet! |
C'est donc depuis cette université que son mentor Hugo Steinhaus (leurs deux noms sont réunis dans un fameux théorème) lui a rendu un très bel hommage (texte intégral). La légende de leur rencontre, mais c'est sans aucun doute la réalité, veut que Steinhaus ait été attiré par la discussion de deux étudiants sur un banc, à Cracovie: Banach et Nikodym, rien de moins! Elle est encore plus réelle depuis le 14 octobre 2016, date à laquelle a été inauguré une sculpture représentant les deux étudiants sur leur banc. Le Mathouriste,
qui avait déjà une grande envie de visiter cette ville, a enfin réalisé son
projet de s'y rendre et en a rapporté une moisson de souvenirs en images, à découvrir dans cette page où il vous parle de sa vie et son œuvre.
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