statue offerte à la maison-musée par M.I. Lastochkin (1969), réalisée pour obtenir son diplôme de sculpture |
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Philosophiquement, c'est un disciple de Fiodorov,
personnage très influent de l'époque, fréquenté et apprécié par TolstoÏ
ou Dostoïevski -pour ne citer qu'eux. Il infléchit sa doctrine, le Cosmisme,
aux sources religieuses, ésotériques voire occultistes, vers un aspect
plus scientifique. Pour Tsiolkovsky, la domination de l'homme sur
l'Univers passe par sa conquête, et l'humanité est une , et non plus
divisée: à son époque la Russie est traversée par deux courants
opposés l'un "slavophile", qui a tendance à se refermer sur la
tradition des pays slaves, et l'autre "occidentaliste" qui a le regard
tourné vers l'Europe et l'Amérique... (est-ce si différent aujourd'hui?)
Faut-il voir dans sa volonté de dépasser ces clivages par la conquête
de l'espace une préfiguration de la station MIR ("le monde") et de
l'ISS? |
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Remarque sur le timbre ci-contre: le 12 avril, jour anniversaire du vol de Youri Gagarine (on en reparlera plus bas) est un jour de fête: le jour des cosmonautes! |
dans son bureau: sa table de travail (et ses lunettes!) |
dans son bureau: le coin dédié aux esxpériences de physique |
l'atelier attenant: il ne dédaignait pas de se mettre à l'établi!
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"Nous allons nous occuper dans cette séance de la théorie des logarithmes. Leur découverte, qui fait une des plus intéressantes époque de l'histoire des Mathématiques, est dûe comme on le croit généralement au baron Néper [...]
Leçon du 24 pluviose An IV (13/02/1796)
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table de logarithmes de Néper: couverture et exemple d'une page (source: Wikipedia) |
Jöst Bûrgi piédestal du monument à Kepler, Weil der Stadt (Allemagne) |
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correspondance entre progressions arithmétiques et géométrqiues, dans un manuscrit de Bûrgi.
Source: université de Graz, via cette page consacrée à Bürgi. |
Ce qui servira de fondement au programme de 1966, la détermination
de l'aire sous un arc hyperbolique, n'est pas apparue dans ce qui
précède; mais cela ne veut pas dire que la question n'est pas
simultanément étudiée, bien au contraire. Tout simplement, c'est un
problème qui, le plus naturellement du monde, pourrait sembler sans
rapport avec ce qui précède... en attente d'un petit -ou plutôt d'un
grand- malin qui fera le pont entre les deux.
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source:: Wikipedia |
Un avion à réaction, une fusée, avancent par éjection de gaz en combustion (propergols), selon un principe physique analogue à celui du recul du canon, le principe de conservation de la quantité de mouvement du système <fusée> + <propergols> ou respectivement <canon> + <obus>. Cette quantité est représentée par l'expression m.v, produit de la masse par la vitesse. [nous supposons ici que le mouvement se fait sur une droite, pour simplifier; plus généralement v est un vecteur]. Les deux quantités varient en fonction du temps, car le carburant brûlé et éjecté allège la masse de la fusée; on suppose constante la vitesse d'éjection et on la note ve. Suivant le style de raisonnement habituel en physique, pendant un "minuscule" intervalle de temps dt (infinitésimal serait le mot exact) où l'on peut faire comme si la masse était fixe (idéalement, ce n'est vrai qu'à un instant donné), la masse diminuera d'une non moins minuscule variation dm, correspondant à la quantité d'ergols consommés, et la vitesse de l'engin d'une tout aussi minuscule variation dv. |
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ci-contre, le livre au centre de la vitrine, et... sa légende en V.O: Édition séparée du troisième article de Tsiolkovsky: "L'Exploration de l'espace cosmique par des engins à réaction" (1914) Le dessin de l'auteur illustre le principe de propulsion; noter la présence d'un humain dans le compartiment avant! (Il sert de filigranne à notre page) |
m . dv + ve . dm = 0
Si bien qu'en considérant la vitesse comme une fonction de la masse variable m de la fusée, < fusée> <gaz éjectés> dv / dm = v' (m) = - ve / m
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En attendant, jouons les passe-muraille: oui, le logarithme
existe, et Néper est son prophète. On achève facilement le calcul,
avec, pour la masse et la vitesse des indices "i" pour "initial" et "f"
pour "final": Δv = vf - vi = - ve (ln mf - ln mi) = ve ln ( mi / mf )
Avec vi = 0 -ce qui est le cas au lancement- on obtient le résultat affiché sur la vitre. Tsiolkovsky l'a publiée dès 1903, mais ses manuscrits (exemple ci-contre) attestent qu'il l'avait trouvée dès 1897. Remarque sur l'écriture de Tsiolkovsky: Son écriture fait plutôt apparaître les masses M1 de la fusée "à vide" et M2 du carburant; mi = M1 + M2 et mf = M1 d'où l'écriture équivalente: v = vf - vi = - ve (ln mf - ln mi) = ve ln ( 1 + M2 / M1 )
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note manuscrite; musée de Kalouga (Russie)
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timbre nicaraguéien (1971) |
timbre biélorusse (2002) |
C'est en s'appuyant sur cette équation que, dès 1920, Tsiolkovsky comprend que l'on ne pourra pas satelliser un engin autour de la terre, encore moins aller jusqu'à la lune, avec une fusée "monobloc". Chacun des deux cas demande d'atteindre une vitesse spécifique, la première ou vitesse de satellisation minimale, pour ne pas retomber sur terre (7,9 km/s), la seconde, dite vitesse de libération, pour échapper à l'attraction terrestre (11,2 km/s). |
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Un T-shirt à se procurer au Johnson Space Center... ...from Houston, Texas !!! comme aiment à dire les sax ténors de cet état |
Désolé, cher Hergé, mais...emmener tout le vaisseau sur la lune, pas question! IM-POS-SI-BLE !!! |
On y va avec ça... |
...Et on abandonne en route toute cette masse inutile après qu'elle ait fait sa part du job! |
source: www.tintin.com |
LEM National Air and Space Museum, Washington DC (USA) |
Fusée Saturn V Johnson Space Center Houston, Texas (USA) |
masse totale |
dont carburant |
Δv = (Tsiolkovsky) |
Δv = (A.N.) |
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fusée "monobloc" équivalente |
310 t |
268 t |
3 ln (310 / 42) |
6,00 km/s |
étage 1 | 180 t | 160 t | 3 ln (310 / 150) | 2,18 km/s |
étage 2 |
105 t | 95 t | 3 ln(130 / 45) | 3,18 km/s |
étage 3 |
25 t | 23 t | 3 ln (25 / 2) | 7,58 km/s |
fusée complète (3 étages) |
310 t | Δv = Δv1 + Δv2 + Δv3 | 12,94 km/s |
fusée Soyouz à Samara, Russie |
fusée Soyouz à l'exposition VDNKh devant le pavillon du Cosmos (Moscou) |
[ On voit bien, sur l'image de gauche, 3 des 4 boosters constituant le premier étage ] |
avec 2 étages | M1 + M2 = 600,33 P |
avec 3 étages | M1 + M2 + M3 = 89,42 P |
avec 4 étages | M1 + M2 + M3 + M4 = 63,48 P |
avec 5 étages | M1 + M2 + M3 + M4 +M5 = 54,70 P |
Peinture d'après photo, musée de l'usine RKK Energia (Moscou) |
« Le rêve le plus ancien de l’humanité est en train de se réaliser ».
(discours enregistré par Tsiolkovsky et diffusé sur la Place Rouge le 1er Mai 1935, extrait) "Depuis la calme et modeste ville de Kaluga, je me permets de me tourner avec des salutations chaleureuses et paternelles vers les colonnes des prolétaires et kolkhoziens du 1er mai. Salut à vous ! [...] Des oiseaux de métal volent dans les airs. Et cela n’est
devenu possible avec nous qu’au cours des dernières années, lorsque
notre Parti, notre gouvernement et nos travailleurs, lorsque tous les
travailleurs de notre patrie soviétique, tous, tout le monde, se sont
unis pour réaliser le rêve le plus audacieux de l’humanité, la conquête
de hauteurs célestes. [...]
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Maintenant, je suis sûr que mon autre rêve, le voyage interplanétaire, que j’ai théoriquement justifié, se réalisera.Pendant
quarante ans, j’ai travaillé sur un moteur à réaction et j’étais sûr
que la marche vers Mars ne commencerait qu’après plusieurs centaines
d’années. Mais le délai change. Je ne peux pas me refuser le désir
de partager les dernières nouvelles, ma joie comme cadeau du premier
mai pour vous. Récemment, j’ai fait une découverte qui pourrait
déjà faire de vous, les participants des célébrations du 1er mai, les
témoins du premier voyage transatmosphérique."
[ le discours complet est à lire sur ce site] |
relief, musée de Kalouga (Russie)
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Grand hall du musée de l'usine RKK Energia (Moscou) à gauche, divers portraits et un buste du patron, au fond, agrandissement géant de sa plus célèbre photo. |
Korolev et son Spoutnik 1 Peinture au musée de l'usine RKK Energia (Moscou) |
Son bébé... suspendu au plafond du musée de Kalouga |
au dessus du bureau, le portrait de Lénine... musée de l'usine RKK Energia (Moscou) |
... mais sur le mur perpendiculaire, celui de Tsiolkovsky! musée de l'usine RKK Energia (Moscou) | Korolev au travail, dessin (crayon) Hall du musée de l'usine RKK Energia (Moscou) |
Et posée sur son bureau, au
centre, bien en évidence... sa règle à calcul, sa "baguette magique"
selon ses collaborateurs. Un modèle court (15cm environ), celui qu'à
cette époque on glissait dans la poche avant d'une
veste ou d'une blouse. Ainsi, elle ne vous quittait jamais. Et
accessoirement, ça vous classait son bonhomme.
Car le principe d'une règle à calculs, rappelé par le schéma ci-dessus, est d'additionner les logarithmes pour afficher les produits. Et ce, grâce au fait que la graduation est logarithmique.
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Les
astronautes américains des missions Apollo avaient à bord de leurs
vaisseaux une règle de cette taille, très précisément
une Pickett N600-ES (information donnée par le National Air and Space Museum). Peu encombrante grâce à sa taille (5 pouces), légère (en aluminium!)... what else?
C'est celle qu'a dégaîné "Buzz" Aldrin pour aider son
commandant de bord Neil Armstrong à poser le LEM sur la lune... car
l'ordinateur de bord était tombé en panne au mauvais moment!
C'est aussi le modèle qui a servi à l'équipage d'Apollo 13 lors de l'odyssée de leur retour précipité sur Terre... Une scène du film l'évoque, mais apparamment la règle n'a pas la bonne couleur (n'est-ce pas plutôt celle d'un ingénieur au sol?). Décidément, qu'auraient fait les héros de l'espace sans les logarithmes..., |
Modèle emporté par Apollo 13; détails dans cette page National Air and Space Museum, Washington DC (USA) |
Le Mathouriste et la règle à calcul: un souvenir à la première personne
"Mon père en avait une de la même taille, et le voir s'en servir me fascinait, alors que j'étais encore à l'école primaire. À mes questions, il avait répondu: - ça sert à faire des multiplications et des divisions. la règle paternelle, en vraie grandeur . C'est un modèle "d'électricien", cela se voit à l'échelle du bas, vouée au calcul du déphasage, cos φ Alors, j'avais décidé de m'en faire une, en découpant des morceaux de carton. Avec un curseur (cadre en carton, et un peu de papier cellophane, sans doute). Ah! C'est que ça avait l'air important, le curseur... Et quand je l'ai essayée, avec ses graduations recopiées sur celles, bien régulières, d'un double-décimètre, ma règle additionnait les nombres, mais refusait de les multiplier. J'en aurais pleuré! Les enfants sont terriblement observateurs, et souvent bien plus, et bien plus rapidement que les adultes. Et bien sûr, j'avais parfaitement remarqué, dès le premier jour, l'inégalité mystérieuse des graduations. Le secret devait résider là-dedans... Mais comment les faire sur mes bouts de carton? J'aurais pu la lui emprunter et recopier, sauf que ça n'expliquerait rien. Et puis, le jour de cette héroïque entreprise, j'étais chez mes grands-parents, où pareil ustensile ne se trouvait pas dans le tiroir de la cuisine. Je voulais trouver le truc tout seul, inconscient de la difficulté; c'est le bon temps où l'on ne doute de rien; d'ailleurs, quoiqu'ignorant le nom de Korolev, j'avais pour autre but de construire une fusée. Aussi balèze que les Russes et les Américains réunis! «Nature qui supporte très mal l'échec», avait un jour conclu les tests psycho-machin-chose qu'on avait tous passés à l'école. Je me demande comment ils avaient trouvé ça à partir de questions d'orthographe, de «Complète logiquement la suite de nombres», et autres «Quelle est la bonne vue de côté de ce tas de briques?», mais je dois reconnaître qu'ils avaient détecté un de mes points faibles... ou fort, peut-être, car ce genre d'humiliation ne peut rester sans vengeance, et ça vous donne envie de continuer la bagarre, hasta la victoria siempre, comme on disait à Cuba. |
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Demander à mon père... oui,
bien sûr. Seulement, il s'était arrêté au Certificat d'Études... De
quoi faire, certes, moins de fautes d'orthographe qu'un bachelier
d'aujourd'hui, mais pas franchement branché sur les logarithmes.
Justement, sa règle lui servait à élever un peu son niveau
professionnel, auxiliaire des exercices d'un cours d'électricité par
correspondance, mêlant théorie et pratique. Ce volet n'était pas moins
passionnant: toutes ces résistances aux bagues multicolres, ces
condensateurs plus ou moins gros, ces lampes -pas encore les
transistors!- connectés en montages différents, ce contrôleur universel
(voltmètre/ampèremètre/ohmètre) assemblé patiemment, la bonne odeur de
l'étain qui fond sur la panne du fer à souder... Bref, il avait appris à l'utiliser, mais ignorant tout des logarithmes, il ne pouvait me dévoiler le pot aux roses.
Il aurait suffi que quelqu'un me dise:« ta
règle additionne? Formidable! Tu as trouvé: la vraie fait la même
chose, rien d'autre, c'est la graduation qui est faite ingénieusement
de telle sorte qu'on lise le produit »... ou quelque chose ccomme ça.
Quelque chose qui m'aurait convaincu que dans mon échec, il y avait une
part de réussite. Je n'avais personne de ce modèle dans mon
entourage, alors, j'ai attendu la Terminale C pour piger enfin. Mais
dès la Première, je faisais les calculs de physique à la règle, parce
qu'à la main, c'était trop chiant, qu'à la règle, c'était plus classe,
et qu'un jour, je serais ingénieur!"
Le Mathouriste , Souvenirs, souvenirs (des sixties)
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P.S. : "L'image ci-contre montre un cours d'électicité de lycée, aux USA, en 1930. Tout le monde calcule à la règle! (une 30cm). Et il y a un modèle géant au tableau, afin d'en montrer l'usage aux élèves. Eh bien, en 1970, dans ma terminale C, nous n'étions que 4 sur 30 à en utiliser une: un groupe de 3 copains -dont j'étais- pour qui aucun ne pouvait être en retard technologique sur les deux autres, et un quatrième... dont le père était prof de maths. Mesurez l'écart! Et pourtant, tout irait très vite ensuite, avec l'apparition; à des pris abordables, de calculatrices scientifiques de poche." |
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ci-contre:
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Peinture représentant Mtsivlav Keldych (1911-1978) au musée de l'usine RKK Energia |
TITRES:
CITATION (sur le fond noir): "Le nom de S. P. Korolev sera pour toujours associé à l'une des plus grandes conquêe scientifique et technique de tous les temps, l'ouverture d'une éère nouvelle, celle de l'exploration spatiale par l'homme." Le Président de l'Académie des Sciences d'URSS, M.V. Keldych
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Panneau présenté au musée de la Cité des Étoiles |
" [7h32]
KOROLEV - Youri Alexeïevitch, Je voulais simplement vous rappeler qu'à une minute du top, il faudra encore attendre six minutes environ le début du vol. Pas d'inquiétude, surtout. GAGARINE - Bien compris. Je ne m'en fais pas. [...] [7h34] POPOVITCH, cosmonaute, à côté de KOROLEV - Tu vas comment, Youra? GAGARINE, riant -Comme on me l'a appris! [...] [9h07] KOROLEV - Allumage. GAGARINE - Reçu. Allumage. KOROLEV - Premier étage. Deuxième... Troisième... Lancement exécuté! GAGARINE - ПОeХаЛИ ! (C'est parti!) Niveau de bruit bas dans la cabine. Tout va bien, bon physique, bon moral, pas de problèmes. KOROLEV - Nous vous souhaitons un bon vol.Tout va bien. [...] [9h10] KOROLEV - Expulsion de la coiffe. Tout va bien.. Comment vous sentez vous? GAGARINE - Expulsion de la coiffe... Je vois la Terre... L'accélération s'intensifie, je suis en pleine forme, moral parfait. [9h11] KOROLEV - Beau travail, parfait. Tout se passe très bien. GAGARINE - J'observe les nuages, la base... C'est beau, oh! Une vraie splendeur!" relevé des dialogues, rapporté parYves Gauthier, Gagarine ou le Rêve Russe de l'Espace (Gingko éditeur)
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électrocardiogramme du héros au départ: un bref instant de stress, tout de même!
(Musée des Cosmonautes, Moscou) |
Présentation du Vostok de Gagarine (musée de l'usine RKK Energia)
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Pourquoi il est inopportun de définir exp par y' = y, y(0) = 1
BASE: si on a défini Log comme primitive de 1/x, et exp comme sa fonction réciproque, on peut résoudre par le calcul:(vous pouvez sauter si vous ne voulez pas le savoir, pas de problème! Mais ici, pas de gros calculs, juste quelques exemples pour réfléchir à l'affaire...)
Bref, les équations du
premier ordre (attention, linéaires!) n'offrent aucun mystère. On a
presque envie de dire qu'elles ne sont pas drôles: une fois la
technique assimilée, on s'ennuie un peu....
ET MAINTENANT, REGARDONS QUELQUES CAS DU SECOND ORDRE: Voici quelques équations,
volontairement choisies "ressemblantes" au sens où leurs coefficients
sont simples, et qu'on a juste échangé quelques places, quelques
signes, mis un 2 à la place d'un 1... Juste quelques petites farces pas
méchantes, n'est-ce pas? Voire! Lesquelles savons nous résoudre, et
lesquelles risquent de nous faire sécher?
Quant à (8), pour laquelle on a, en tout et pour tout, changé le coefficient de y', de 1 en 2... elle est à nouveau résoluble élémentairement. Prenez donc une nouvelle fonction inconnue z, en posant y ( x ) = z ( x ) / x (bien sûr, il y a moyen de le deviner, car le père Noël ne passe qu'une fois par an, et il n'a pas toujours des changements de variable ou de fonction plein sa hotte), et si vous ne commettez pas d'erreur de calcul, vous verrez que z est solution d'une inoffensive équation à coefficients constants. Pour nous résumer cette brève introduction aux équations linéaires du second ordre:
Si on aplatit tout, si on perd la vision de ce changement de niveau -et la définition actuelle nous paraît y conduire- on perd beaucoup dans l'apprentissage des mathématiques. Bien entendu, ceci est un avis personnel du Mathouriste, évidemment ouvert au débat si quelque auteur de ce programme, membre de commission, thuriféraire ardent découvre ces lignes et... souhaite défendre ce point de vue. De ceux à qui il a été imposé, il n'a encore rencontré personne qui ait envie de plaider cette cause; et il a essayé, en vain, de savoir qui avait lancé cette idée! Remarque finale :
Un cas extrêment important est celui de la mécanique céleste, avec le fameux problème des trois corps: considérant la Terre, la Lune, et un vaisseau spatial en orbite autour de cette dernière, tout calcul exact de la trajectoire de ce dernier est impossible. Tout est calculable si on considère la lune et le vaisseau, à partir de la loi d'attraction universelle d'Isaac Newton. Mais justement, parce que cette loi est universelle, l'attraction de la Terre ne peut pas être négligée dans un modèle réaliste... or, il faut bien calculer comment ça se passe! La loi est dure, mais c'est la loi.... |
Le Mathouriste, la primitive, et l'aire sous la courbe: un souvenir à la première personne "J'ai toujours été agacé -pour ne pas dire plus- par le manque de coordination des cours de maths et de physique. Cette dernière avait sempiternellement besoin d'une notion pas encore vue en maths... Ah, mais ils osent tout, ces physiciens! Il faut avoir vécu un cours de thermodynamique sans avoir été initié à la délicate question des dérivées partielles pourse faire une idée de la cata... déjà que la thermo, en soi... mais passons, insister serait s'écarter dangereusement. Ce qui m'attriste, c'est qu'un demi-siècle après mes études, non seulement rien n'a changé, mais parfois la situation a empiré, le divorcce s'est accru: les programmes s'ignorent mutuellement , les commissions de réforme des programmes ne se parlent pas, et l'on peut encore entendre l'argument surranné: «pas grave, on fera notre tambouille nous-même...». L'avatar le plus récent, le plus aberrant, est la sortie des séries de Fourier des programmes de Mathématiques Spéciales. Les Américains et les Russes ont sûrement plein de défauts, mais je ne les vois pas faire une chose pareille. So French... Alors, quand j'étais élève, de temps en temps, j'osais, sinon une rébellion, du moins un geste ostentatoire de mauvaise humeur motivée. Un jour, en Terminaale C, un devoir à la maison comportait une question dont la réponse nécessitait le calcul d'une primitve de 1/x. Et votre serviteur écrivit dans sa copie: «La fonction logarithme n'ayant pas encore été étudiée en mathématiques, il nous est impossible de répondre à cette question.» ET TOC !!!! Vous remarquerez la légère mauvaise foi de l'auteur: pour écire ça, il devait nécessairement avoir jeté un petit coup d'œil à son livre de maths, et, tel le champion d'échecs qu'il n'était hélas pas, joué dans sa tête quelques coups à l'avance. Aucun doute, c'était bien pour le plaisir de faire la tronche. Ce que ne manqua pas de voir mon prof' de physique -que j'adorais, au demeurant, ainsi que ma prof de maths, et je tiens à préciser que je leur dois des cours supers grâce auxquels j'ai pris un solide départ en maths sup'. Et ce n'était pas dans un grand lycée parisien, mais dans celui d'une petite préfecture du Bougnathistan, région obscure qui fait une tâche brune, dûe à la légère altitude, au centre (légèrement en bas) de la carte de France, et un trou énorme quand on regarde celle des lignes de TGV. Sans compter la vindicte des présentateurs de la météo, lorsqu'il s'agit de dénoncer la température la plus basse du pays. Le cher prof de physique ne pouvait en rester à ce 1-0 et tenta avec succès l'égalisation: «Soit; mais à ce moment là, vous auriez pu compter les carreaux sous la courbe, pour donner une valeur approximative.» Non, mais, vous imaginez? Compter les carreaux!!! C'est indigne d'un vrai scientifique! Pas question de s'abaisser à cette humiliante trivialité. D'ailleurs, j'ai toujours eu horreur du papier millimétré. Bon, je ne pouvais quand même pas le dire comme ça. Mais j'eus l'inspiration: «Mais enfin, Monsieur, excusez -moi, mais je ne vois pas le rapport entre une surface et une primitive!» Le Mathouriste , Souvenirs, souvenirs (des seventies)
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"Et d'abord que doit on entendre par?" [ "Also zuerst: was hat man unterzu verstehen? " ] |
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Analyse: les zi sont "donnés" (mais pas explicitement!) par le théorème des accroissements finis. |
La Synthèse de Riemann: les ti sont choisis arbitrairement, et l'on va faire tendre vers 0 le pas de la subdivision. (timbre allemand "non officiel": chacun peut fabriquer ses propres timbres. source: site de philatélie marthématique de Jeff Miller. |
Première étape: l'intégrale des fonctions en escalier (somme des aires des rectangles) | Deuxièrme étape: l'intégrale d'une es fonction générale |
Et à la couverture, les plus perspicaces pourront deviner dans quelle ville cela se passait... |
la fonction logarithme dans un autre ouvrage "au goût du jour", celui de C. Bréard, éditions L'École (1964).
Petite pensée nostalgique pour ces beaux ouvrages disparus... Ex fan des sixties,du Bréard de l''École, Que sont devenues toutes tes idoles?
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L'étude de l'exponentielle s'en déduit comme fonction réciproque; on vérifie banalement qu'elle est solution de y’ = y et y(0) = 1, On peut alors intégrer toutes les équations à coefficients constants (Merci à Euler d'y avoir pensé le premier...). Et puis, ces équations, pour simples qu'elle soient, sont d'une utilité universelle, en mécanique comme en électricité... et ça sert à tout le monde, n'est-ce pas, cher Youri? |
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Cours d'électricité, notes manuscrites de l'étudiant Youri Gagarine. Musée de l'usine RKK Energia (Moscou) |
Dérivation de F(x) = lorsque f est continue et monotone
On supposera pour ficxer les idées que f est croissante. On fixe x, et on étudie en fonction de h le taux d'accroissement τ (h) = [ F (x+h) - F (x) ] / h Grâce à la croissance de f : on a Par rapport à t, f(x) et f(x+h) sont des constantes (n'oublions pas que x est fixé), donc ceci se réécrit
soit finalement Par continuité de f, f(x+h) tend vers f(x) quand h tend vers 0, et il en va demême pour le taux d'accroissement τ (h) aussi. CQFD! |