Le Mathouriste vous propose ici un hommage en trois temps:
Pour qu'Arago soit un peu plus dans les mémoires... qu'un simple boulevard. |
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portrait par C. Steuben (1832)
Observatoire de Paris |
Parenthèse I:
Charles Fourier à Paris, un Exemple de Remplacement Une première
tentative, plutôt insolite, eut lieu en 1969: un "commando d'une vingtaine de
jeunes gens", dixit Le
Monde, se réclamant de l'Internationale Situationiste,
installèrent en un petit quart d'heure une
réplique en plâtre de la statue initiale, et
eurent l'humour malicieux ou l'intolérable insolence -ici,
les avis semblent diverger...- d'y adjoindre une plaque où
l'on pouvait lire: «
En hommage à Charles Fourier, les barricadiers de la rue
Guy-Lussac ». Force devant rester à
l'autorité, 24h plus tard, 30 gardiens de la paix et une
grue réussirent à remettre le socle à
nu. Quant à l'œuvre d'art
éphémère, personne ne sait ce qu'il en
advint.
Ce qui fut suivi de 38 ans de Jours Tranquilles à... (enfin, au Boulevard de) Clichy. Après une nouvelle intervention "sauvage" en 2007, la Mairie de Paris lança un concours, remporté par l'artiste Franck Scurti: il fait référence à la Quatrième Pomme de Fourier, une métaphore économique du philosophe qui n'a rien perdu, bien au contraire, ni de sa pertinence, ni de son acuité, en nos temps de mondialisation.
Hélas... ni panneau d'information pour le passant (Paris a pourtant eu la pertinence de se parsemer de petits écus de métal, présentant ses monuments remarquables), ni trace d'entretien récent; saleté, inscriptions illisibles, tout concourt à nuire gravement au respect qui devrait être de mise. Au mieux, l'indifférence; au pire, la moquerie, assortie de quelque lourde et définitive sentence sur l'art contemporain. Ou... comment torpiller une idée originale (qu'on peut aimer ou non, bien sûr). Mais qu'est-ce donc qu'on n'aime pas pour justifier pareille négligence? Le Socialisme? L'Utopie? Ou les deux réunis??? |
Mais revenons à Arago. Sa
statue parisienne était l'œuvre d'un sculpteur de
Saillagouse, Alexandre Oliva (1823-1890), dont cette page
-à qui nous empruntons la carte postale ancienne- montre
quelques réalisations. Un deuxième moulage avait
été érigé à Estagel, village natale
de François Arago. Les habitants tentèrent d'ailleurs de
la soustraire à la réquisition des métaux, en la
cachant dans une grotte, sans succès; cependant, Estagel eut
plus de chance que Paris: une nouvelle statue, travail de Marcel Homs y fut inaugurée le 31 août 1957.
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la statue d'Oliva,
place de l'Ȋle de Sein
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la statue d'Homs à Estagel (source: Wikipedia) |