ci-contre: L'article de Le Verrier, dans le Journal de Liouville, ou JMPA (tome 5, 1840) | |
"Le premier Mémoire
astronomique de Le Verrier fut présenté à
l'Académie des Sciences le 16 septembre 1839; il a pour titre Sur les Variations Séculaires des Orbites des Planètes. Dans ce travail, l'auteur aborde l'une des questions les plus importantes de l'Astronomie: la stabilité du système planétaire. Si les planètes n'obéissaient qu'à l'action du Soleil, elles décriraient autour de lui des ellipses, conformémment aux lois de Képler; mais elles agissent les unes sur les autres, elles agissent également sur le Soleil, et de ces attractions diverses il résulte, dans leur mouvement elliptique, des perturbations que Képler navait pu prévoir avec les observations peu précises de Tycho Brahé [...]. La solution rigoureuse de ce problème surpasse de beaucoup les ressources actuelles de l'Analyse, et l'on est forcé de recourir à des approximations.[...] Des géomètres français éminents, Laplace, Lagrange, Poisson, avaient montré [que] les distances moyennes des planètes au Soleil restent toujours invariables. Plusieurs questions intéressantes se présentaient ensuite. Les orbites des planètes ont-elles toujours été et resteront elles toujours à peu près circulaires? Leurs inclinaisons mutuelles seront-elles toujours comprises dans des limites assez resserrées? Ces questions avaient été résolues par Laplace, qui avait conclu à la stabilité indéfinie du système planétaire. Mais la démonstration de Laplace n'était pas concluante, surtout pour les planètes dont les masses sont petites; un calcul numérique long et pénible pouvait seul décider si notre système planétaire ne peut éprouver que de petites oscillations périodiques autour d'un certain état moyen. |
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Le
Verrier entreprit ce calcul, dans lequel, entre bien d'autres
difficultés, il eut à résoudre une équation du septième degré fort
compliquée [...]. Citons
entre autres ce résultat important auquel il est arrivé:
pendant vint-quatre mille ans, l'orbite de la Terre ira en se
rapprochant sans cesse de la forme circulaire, sans l'atteindre
cependant; après quoi elle sen éloignera pendant un temps
très long, pour s'en rapprocher ensuite, etc. .." F.-F. Tisserand, Les Travaux de Le Verrier (1880)
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γx = a x + b y | soit |
x"(t) = a x (t) + b y (t)
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γy = c x + d y |
y"(t) = c x (t) + d y (t)
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X"(t) = |
g1 X (t)
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Y"(t) = | g2 Y (t) |
Encadré technique 1 : Valeurs propres... pour les Nuls! Oublions un instant les dépendances en fonction du temps. On peut voir (x, y) d'une part, (X, Y)
d'autre part, comme deux systèmes de coordonnées d'un
même point du plan, dans deux bases différentes.
La seconde aurait peut être des vecteurs un peu moins "beaux", mais aurait l'avantage décisif de rendre bien plus simple à réaliser graphiquement la transformation du point M (x, y) en le point M1 (x1 = a x + b y , y1 = c x + d y). Cela deviendrait tout simplement: transformation du point M (X, Y) en le point M1 (X1 = g1 X , Y1 = g2 Y). Et la construction serait bien plus immédiate: projeter sur les deux axes, et dilater chacune des coordonnées. Le problème est donc le suivant: étant donnés a, b, c, d , définissant la transformation u, rechercher 1) les g tels que l'on peut trouver un vecteur V pour qui u (V) = g V ; (valeurs propres) 2) les vecteurs V associés, en tâchant d'en constituer une base. (vecteurs propres) Le mot propre se réfère a la transformation: on recherche des directions privilégiées pour elles (elles ne varient pas, leurs vecteurs sont simplement dilatés), bref, qui lui appartiennent en propre. On explicite, pour 1), le système sous la forme u (V) - g V = 0 Le système étant présenté matriciellement en ( A - g I ) V = 0, où I est la matrice identité, on écrirait aujourdhui l'existence d'une solution non triviale par P (g) = det ( A - g I ) = 0
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Mais... que fait Le Verrier?
Il écrit le système explicitement
Puis il combine les équations pour éliminer y de la première, x de la seconde
Il ne peut y avoir de solutions non triviales que si (a - g) (d - g) - bc = g² - (a + d ) g + (a d - bc) = 0
Et
voilà! Le polynôme caractéristique est apparu... de
façon un peu plus rustique qu'à la manière moderne.
. Une suggestion pour aborder "en douceur" lalgèbre linéaire en général, et les valeurs propres en particulier: G. STRANG, Linear Algebra and its Applications (Academic Press) |
L'article "jumeau", publié à la | les valeurs numérique y sont explicitée; ce n'est pas le cas dans celui du JMPA. |
Connaissance des Temps pour l'An 1843 |
De Fourier à Le Verrier,un petit tronçon d'une longue route..."Propre (1090, du latin propius) :1° Qui appartient d'une manière exclusive ou particulière à une personne ou à une chose" Dictionnaire Robert
Le précurseur de Fourier, Daniel Bernoulli, a l'audace de penser que toute vibration complexe peut se décomposer en somme de vibrations propres, déclenchant ainsi une belle polémique scientifique avec Euler et d'Alembert. Fourier développe la même idée, avec une plus grande généralité, dans l'étude de la diffusion de la chaleur, dont les solutions sont décrites comme une somme (infinie) de modes élémentaires, ou propres. Avec Le Verrier, c'est un vecteur de solutions ( décrivant le mouvement d'un système mécanique) qui est décomposé en combinaison finie de solutions vectorielles propres. C'est en tout cas ce que nous voyons aujourd'hui, bien avertis de l'algèbre linéaire dont ne disposait pas encore le héros de l'histoire.... Dans un cas comme dans l'autre, une équation "délicate" (équation aux dérivées partielles pour Fourier, système différentiel pour Le Verrier) a été atomisée en plusieurs équations très simples, du type y" + k² y = 0. Décomposer, recomposer... L'histoire est ainsi allé à contresens de la progression pédagogique courante, en commençant par la dimension infinie. Mais de manière surprenante, Fourier avait eu, en physicien, l'intuition qualitative des modes propres pour un système mécanique fini... et dans un travail de jeunesse! Est-il possible que cela ait, au moins partiellement, guidé son intuition mathématique pour la chaleur?
Le cadre de Fourier était l'étude de la statique, mais cela l'a conduit à envisager la stabilité autour de l'équilibre: c'est exactement le sujet que doit affronter Le Verrier! Et Fourier nous annonce que la solution est toujours une combinaison de modes propres, chacun représenté physiquement par un pendule simple. On ne lui en voudra pas de la "petite" erreur qui consiste à ne voir que le cas diagonalisable; on sait très bien qu'il se rencontre avec la probabilité 1 dans les problèmes réels. L'histoire se poursuivra à nouveau en dimension infinie avec des décompositions en modes propres de plus en plus variés (théorie de Sturm-Liouville, 1836), puis au tournant du XXème siècle avec la théorie des opérateurs linéaires (Banach, Hilbert) et la recherche des états quantiques de l'atome (Schrödinger, 1926). |
"
Je pense qu'un moment viendra où la solution du mystère
d'Uranus sera peut-être fournie par une nouvelle planète,
dont les éléments seraient reconnus par son action sur
Uranus et vérifiés par celle qu'elle exerce sur Saturne." F. Bessel, Lettre à Alexander von Humboldt (1845)
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Buste de William Herschel | Ses instruments d'observation | Herschel et Caroline, dans leur jardin |
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The William Herschel Museum, Bath (Angleterrre) |
" Le décret de la Convention, qui, en
1795, avait créé le Bureau des Longitudes, chargeait expressément cet
organisme de perfectionner les tables astronomiques. Sous la haute
direction de Laplace, la besogne fut répartie entre les astronomes
éprouvés: Delambre, Alexis Bouvard, Burckahrdt.
C'est à Bouvard qu'étaient échues les tables des 3 grosses planètes alors connues, Jupiter, Saturne et Uranus. Il s'attaqua à la dernière en 1821; il rencontra alors des difficultés inattendues, qui lui parurent insurmontables. Uranus avait été découvert fortuitement par Herschel 40 ans plus tôt, en 1781. Cette planète, dont la période est de 84 ans, n'avait donc pas accompli, depuis sa découverte, la moitié de sa révolution, mais elle avait été observée une vingtaine de fois entre 1690 et 1781, ce qui étendait à 131 ans la période couverte par les observations. [...] Bouvard
calcula les perturbations d'Uranus par les autres planètes, l'action de
Saturne étant la plus considérable, et il en corrigea les positions
observées, mais sans parvenir à déterminer une ellipse képlerienne. Les observations,
dépouillées de l'effet des perturbations, auraient dû obéir aux lois de
Képler, mais en fait, elles s'en écartaient.
[...] Bouvard
espérait sans doute que de nouvelles observations d'Uranus
confirmeraient la correction de ses tables et qu'ainsi, toutes les
difficultés qu'il avait rencontrées s'évanouiraient. Vaine illusion! Dès 1830, le désaccord était de nouveau flagrant, inadmissible.
Ainsi, le sacrifice des observations anciennes n'avait pas assuré une
représentation satisfaisante des observations les plus récentes et les
plus précises, et le mouvement d'Uranus jetait indiscutablement un défi à la mécanique céleste. "
A.Denjon, Le Centenaire de la Découverte de Neptune (1946)
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"Toutefois, dans le cas du système solaire, des circonstances heureuses rendent la solution du problème accessible [...] Grâce à sa masse, qui vaut environ 700 fois celle de toutes les planètes réunies, le Soleil occupe une place prépondérante et mérite vraiment son nom d'astre central. Les grosses planètes, Jupiter et Saturne, viennent bien loin en arrière, leurs masses étant respectivement 1000 et 3000 fois plus faibles que celle du Soleil. Il y a donc une énorme disproportion entre les attractions qu'exercent, sur la terre, par exemple, d'une part le Soleil, d'autre part l'ensemble des autres planètes. Il est facile de s'assurer que la force de gravitation qu'exerce Jupiter sur notre globe n'est guère que la 30.000ème partie de l'attraction solaire. Nous obtiendrons donc une représentation des mouvements célestes très proche de la vérité si nous supposons que les planètes qui gravitent autour du Soleil sont soumises seulement à son attraction, et si nous négligeons les forces qui s'exercent entre elles. En d'autres termes, le problème des mouvements planétaires se réduit, en première approximation, au problème des deux corps, chaque planète se mouvant par rapport au Soleil, comme si elle était seule. Ce problème a été résolu complètement par Newton; et l'on établit sans peine que l'orbite de la planète est une ellipse, dont le Soleil occupe un foyer [...]. On retrouve ainsi, par une voie déductive, les lois que Képler avait établies, au débur du XVIIème siècle, à l'aide des observations recueillies par Tycho Brahé." A.Denjon, Le Centenaire de la Découverte de Neptune (1946)
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"Newton avait donné à son principe une généralité [dont] il fallait maintenant déduire les conséquences,
et les poursuivre dans l'examen détaillé du
système du monde. La première de ces conséquences
fut que les lois de Képler ne pouvaient pas représenter exactement les mouvements réels des planètes. Considérons en effet une des
planètes; elle est attirée vers le Soleil
conformément à la loi de la gravitation. Newton a
prouvé qu'en vertu de cette force elle doit décrire
une ellipse autour du Soleil comme foyer [...] ; les lois de Képler seraient donc observées; mais la planète n'est pas soumise à cette seule attraction du Soleil; elle est attirée en outre par toutes les autres planètes;
sous l'influence de ces forces à chaque instant variables, son
mouvement réel ne sera donc pas elliptique, il sera d'une nature
nécessairement très compliquée [...]. La première circonstance, qui facilite les approximations, est la prépondérance du Soleil dans le système planétaire [...]. Les distances mutuelles des planètes prises deux à deux ne devenant jamais très petites, on voit que l'attraction de deux planètes l'une sur l'autre ne sera jamais qu'une petite fraction de celle que le Soleil exerce sur chacune d'elles [...] . Puisque, dans notre système, l'attraction du Soleil est partout répondérante, il est bien naturel de la considérer à part; à elle seule, elle ferait décrire à une planète indéfiniment la même ellipse; c'est là une approximation du mouvement réel; c'est cette approximation que Képler a déduite des observations de Tycho-Brahé. Les petites forces provenant des actions des autres planètes seront des forces perturbatrices [...] ; cet effet est désigné sous le nom général de perturbations. " F.Tisserand & H.Andoyer, Leçons
de Cosmographie (1912)
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" L'existence d'une planète encore inconnue se trouvant ainsi mise hors de doute, j'ai renversé le problème qu'on s'est, jusqu'ici, proposé dans le calcul des perturbations.
Au lieu d'avoir à mesurer l'action d'une planète
déterminée, j'ai dû partir des
inégalités reconnues dans Uranus, pour en déduire
les éléments de l'orbite de la planète
perturbatrice; pour donner la position de cette planète dans le
ciel, et montrer que son action rendait parfaitement compte des inégalités apparentes d'Uranus."
U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (01/06/1846)
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illustration tirée de: A.Denjon, Le Centenaire de la Découverte de Neptune (1946)) les forces perturbatrices telles qu'évaluées par Leverrier (pointillés) et réelles, telles qu'on apu les calculer 100 ans après. |
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"
Les inégalités particulières d'Uranus
seraient-elles à un gros satellite qui accompagnerait la
planète? Les oscillations qui se manifesteraient dans la marche
d'Uranus affecteraient alors une très courte période; et
c'est précisément le contraire qui résulte des
observations. [...]
Serait-ce donc une comète qui [...] aurait, à une certaine époque, changé brusquement la grandeur et la direction de son mouvement? [...] Mais alors, la prériode des observations de 1781 à 1820 pourrait se lier naturellement, soit à la série des observations antérieures, soit à la série des observations postérieures, et ne serait incompatible qu'avec l'une d'entre elles. Or, c'est ce qui n'a pas lieu. [...] Il ne nous reste ainsi d'autre hypothèse à essayer que celle d'un corps agissant d'une manière continue sur Uranus, changeant son mouvement d'une manière très lente. Ce corps, d'arès ce que nous connaissons de notre système solaire, ne saurait être qu'une planète [...] Et d'abord, on ne saurait la placer en dessous de Saturne, qu'elle dérangerait plus qu'elle ne trouble Uranus; et l'on sait que son influence sur Saturne est insensible. Peut-on la supposer située entre Saturne et Uranus? Il faudrait la placer beaucoup plus près de l'orbite d'Uranus que de celle de Saturne et dès lors sa masse devrait être assez petite pour ne produire sur Uranus que des pertubations qui sont, en définitive, peu considérables. Il est facile d'en conclure que son action perturbatrice ne s'exercerait qu'au moment où elle passerait dans le voisinage d'Uranus [...]. Cette conséquence est contraire à ce qu'on déduit des observations. La planète perturbatrice sera donc située au delà d'Uranus." U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (01/06/1846)
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"
Nous savons, par la singulière loi qui s''est manifestée
entre les distances moyennes des planètes au Soleil, que les
planètes les plus éloignées sont situées
à des distances qui sont, à très peu près,
doubles les unes des autres; il serait donc naturel d'admettre que le
nouveau corps est deux fois plus éloigné du Soleil qu' Uranus[...]. J'ai dit que la planète cherchée ne pouvait être située à une petite distance d'Uranus.
Or, il n'est pas plus possible de la placer à une très
grande distance, à une distance triple de celle d'Uranus
au Soleil par exemple. Il faudrait en effet, dans cette
hypothèse, attribuer à cette planète une masse
très considérable [...] et il ne serait point possible d'expliquer les inégalités d'Uranus sans développer dans Saturne des perturbations très sensibles, dont il n'existe point de traces.
Ajoutons que les orbites de Jupiter, Saturne et Uranus étant fort peu inclinées à l'écliptique, on peut admettre, dans une première approximation, qu'il en est de même pour la planète cherchée; [...]" U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (01/06/1846)
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"Il est fort remarquable que la masse ait, à très peu près, disparu d'elle-même de ces équations.
L'élimination de l'excentricité et de la longitude du
périhélie entraîne, non pas l'évanouissement
complet des termes dépendant de la masse, mais leur
réduction à un tel degré de petitesse, qu'il
devient évident que cette masse ne pourra point être
déterminée avec précision, qu'il sera permis de la supposer comprise entre des limites assez étendues. [...]
En disant que le problème n'est susceptible que d'une solution, j'entends qu'il n'y a pas deux régions du ciel que l'on puisse choisir à volonté, pour y placer la planète à une époque déterminée, au 1er janvier 1847 par exemple. Mais chacun comprendra que, dans cette région unique, on doit se borner à assigner à la position de l'astre certaines limites [...]" U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (01/06/1846)
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Calculs pour Neptune: du manuscrit... | ... à l'article publié aux Comptes-Rendus de l'Académie des Sciences |
"Le
travail dont je viens de présenter un extrait à
l'Académie doit être considéré comme
une ébauche d'une théorie qui commence. [...]Je vais m'occuper d'apporter à la nouvelle théorie les perfectionnements dont elle est susceptible."
U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (01/06/1846)
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"Guidé par des considérations particulières et par quelques essais, j'avais admis, dans ma première solution, que le grand axe de l'orbite de la planète cherchée était double du grand axe de l'orbite d'Uranus; j'avais ensuite fait voir quavec cette hypothèse [...], on pouvait satisfaire aux équations du problème. C'était une solution détournée. Dans le travail actuel, la valeur la plus exacte du grand axe est, comme celle des autres éléments, déduite directement des équations [...]" | |
"Lorsque
j'ignorais complètement dans quelle partie du zodiaque se
trouvait le nouvel astre, et qu'il me fallait, par conséquent,
étendre mes recherches à toutes les régions de
l'écliptique, j'avais dû, pour ne pas rendre les
discussions interminables, me borner à l'emploi d'un certain
nombre d'observations d'Uranus convenablement choisies. Dans le travail actuel, je fais usage [...] de toutes les anciennes observations d'Uranus,
au nombre de dix-neuf, faites par Flamsteed, Bradley, Mayer et
Lemonnier; et j'emploie le nombre considérable de deux cent
soixante deux observations, choisies convenablement parmi celles qui
ont été faites à Paris et à Greenwich,
depuis 1781 jusqu'en 1845[...].
Chacune des longitudes déduites des observations,
comparée avec la longitude donnée à la même
époque par la théorie, fournit une équation de
condition entre les corrections des éléments de l'orbite
d' Uranus, entre la masse et les éléments de l'orbite
cherchée. Ces équations renferment ainsi neuf inconnues [...]
Il n'est pas nécessaire de traiter séparément chacune des équations ainsi formées. La lenteur du mouvement d'Uranus, et celui de la planète perturbatrice, permettent d'en réunir plusieurs, de manière à former des équations moyennes, dont les constantes seront probablement d'autant plus exactes, qu'elles résulteront de l'emploi d'un plus grand nombre d'observations.[...]"
U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (31/08/1846)
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" Cette longitude vraie diffère peu de 325°, valeur qui résultait de mes premières recherches [...] elle place le nouvel astre à 5 degrés environ à l'est de l'étoile Delta du Capricorne." |
l'observatoire de Berlin
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"
Aujourd'hui, je voudrais obtenir de l'infatigable observateur qu'il
voulût bien consacrer quelques instants à l'examen d'une
région du Ciel, où il peut rester une planète
à découvrir. C'est la théorie d'Uranus qui m'a conduit à ce résultat.
Vous verrez, Monsieur, que je démontre qu'on ne peut satisfaire aux observations qu'en introduisant l'action d'une nouvelle planèrte, jusqu'ici inconnue: et ce qui est remarquable, il n'y a dans l'écliptique qu'une seule position qui puisse être attribuée à cette planète perturbatrice. Voici les éléments de l'orbite que j'assigne à cet astre: [ ici, Le Verrier donne les mêmes éléments que dans sa communication à l'Académie. ]
La
position actuelle de cet astre montre que nous sommes actuellement, et
que nous serons encore, pendant plusieurs mois, dans des conditions
favorables pour la découvrir."U. Le Verrier, Lettre à Galle (18 Septembre 1846)
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Lettre de Galle à Le Verrier | Relevé des positions, par Galle. bereitnet = préparée (par le calcul); beobachtet = observée |
Otto Struve... | ...félicite Le Verrier... | ...au nom de son père, directeur... | ... de l'Observatoire de Poulkova (Saint-Petersbourg) |
" Un jeune étudiant de 23 ans, John Couch Adams, [allait] aborder cette tâche redoutable. Il se l'était assignée dès l'âge de 21 ans, en un memorandum que l'on conserve à Cambridge. [...] Devenu fellow de Saint John College, à Cambridge, il imagine une méthode d'approximation à la fois simple et élégante
pour calculer les inconnues, non sans avoir judicieusement
réduit, au préalable, le nombre de celles-ci. Tout
d'abord, la
planète cherchée ne produisant pas de perturbations sensibles sur la
latitude d'Uranus, il est permis de la supposer dans l'écliptique[...].
D'autre part, la détermination du grand axe de la planète troublante
soulevant, comme on l'a dit, des difficultés insurmontables, Adams
avait fait à son sujet une hypothèse vraisemblable en le suposant double de celui d'Uranus. En effet, la même relation existe, approximativement, entre les orbites de Saturne et Jupiter et celles d'Uranus et Saturne. Adoptant pour cette inconnue la valeur 38, Adms n'a plus que 8 quantités à déterminer. Après
deux années de travail, il est en mesure de communiquer à Airy,
Astronome Royal, les éléments elliptiques et la position de la planète
cherchée. Sa note, datée de de 1845, montrait que, dans la nouvelle
théorie, les écarts entre les positions observées d'Uranus et les
positions calculées étaient réduits à moins
de 2" pour la période postérieure à 1781 [...]
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Airy, absent de Greenwich lorsque Adams s'y était présenté, répondit au début de novembre, en demandant si la théorie qui corrigeait si bien, en longitudes, les erreurs des tables, corrigeait également les erreurs du rayon vecteur. [...] Mais Adams ne répondit pas, et sa correspondance avec Airy ne reprit qu'en 1846."
A.Denjon, Le Centenaire de la Découverte de Neptune (1946)
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"Il y a longemps, probablement en 1844 ou au début de 1845, j'ai fourni à M. Adams des observations d'Uranus, expressément pour ses recherches sur la cause des perturbations. En octobre ou novembre 1845, j'ai reçu de M. Adams la notification que les perturbations d'Uranus pourraient être expliquées en supposant l'existence d'une autre planète, dont il l'a donné les éléments. Peu après, je lui ai demandé les mêmes éclaircissements qu'à vous. Je ne sais si M. Adams a bien reçu ma lettre: en tout cas, il ne m'a pas répondu. L'aurait-il fait, je l'aurais immédiatement poussé à publier ses résultats. En juin 1846, j'ai reçu le numéro des Comptes Rendus contenant le résultat de vos investigations: j'ai été stupéfait et ravi de constater que les éléments étaient sensiblement les mêmes, et que l'emplacement de la planète était voisin de celui que M. Adams avait prédit." G. Airy, Lettre à Le Verrier (19/10/1846)
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"
Mon attention fut, pour la première fois, dirigée sur ce
sujet, il y a quelques années, par la lecture de l'excellent
rapport de M. Airy, sur les progrès de l'Astronomie. Je trouve dans mes papiers la Note suivante datée du juillet 1841: «Formé le projet, au commencenment de cette semaine d' étudier aussitôt que possible, après avoir pris mon grade, les irrégularités dans le mouvement d'Uranus qui restent encore inexpliquées, à
l'effet de trouver si l'on doit les attribuer à l'action d'une
planète plus éloignée et non encore
découverte et, s'il est possible, de déterminer approximativement les éléments de son orbite [...] Donc, en 1843, je tentai une première solution du problème, en supposant que l'orbite fût un cercle avec un rayon égal à deux fois la distance moyenne d'Uranus au Soleil. [...]
En novembre 1845, M. Le Verrier présenta à l'Académie royale des Sciences de Paris une étude très complète et très détaillée des perturbations d'Uranus [...]. Au mois de juin [1846] il a fait suivre son étude d'un Mémoire dans lequel il a attribué les perturbations à l'action d'une planète deux fois plus éloignée du Soleil quUranus. [...] Le 31 août il a présenté à l'Académie une étude plus complète [...] Je mentionne ces dates uniquement pour montrer que mes résultats ont été obtenus indépendamment cde eux de M. Le Verrier et avant qu'il eût publié les siens; je n'ai d'ailleurs pas l'intention de lui disputer l'honneur de cette découverte, car il est hors de doute que ses résultats ont été publiés les premiers [...] » |
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Trouver par le calcul... un précédent?Quelqu'un
avait déjà fait sensation en disant aux astronomes dans
quelle portion du ciel pointer leur lunette... ni plus ni moins
que Gauss en personne!
Il ne s'agissait pas, il est vrai, de découvir... seulement de retrouver la planète naine Cérès, située entre Mars et Jupiter, à la distance suggérée, une fois de plus, par la loi de Titius-Bode; L'Italien Piazzi avait été le premier à la voir, le 1er Janvier 1801,et il l'avait suivie pendant 42 jours (19 observations) avant de la "perdre" dans la lumière du Soleil, leur placement mutuel étant défavorable. Âgé de 24 ans seulement, Gauss réalisa en octobre 1801 les calculs qui permirent de retrouver Cérès dans les objectifs des télescopes. Théoriquement, 3 positions, chacune avec 2 angles, suffisent pour déterminer les 6 paramètres d'une orbite elliptique; mais il faudrait, pour un bon résultat, que ces positions soient assez différentes sur l'orbite; au contraire les observations de Piazzi couvraient un angle d'à peine 3°. Conscient de n'avoir qu'un résultat grossier, Gauss détermina néanmoins de cette manière un premier jeu de valeurs. Son idée maîtresse fut de les corriger en comparant positions observées et positions prédites dans le temps à partir de ces premières valeurs, en déterminant des corrections de façon à minimiser la somme des carrés des erreurs: c'est la méthode des mondres carrés, devenue universelle pour résoudre "au mieux" un système qui a trop d'équations: c'est bien le cas ici, avec 38 équations pour 6 paramètres. Le Verrier et Adams, comme on peut le lire ci-contre, ont eux aussi eu recours à cette méthode dans un contexte mathématique similaire. page de J.C.Adams, Explications des Inégalités observées dans le Mouvement d'Uranus (1876), partie 1
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Pour plus de détails sur les calculs de Gauss relatifs à Cérès:
ce sujet proposé à l'analyse de candidats aux grandes écoles en 2009, cette présentation, ou ce texte plus fouillé. |
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L'autre planète qui pose le plus de problèmes aux astronomes; c'est Mercure. On parle d'avance de son périhélie (point le plus proche du Soleil dans une trajectoire elliptique) parce que son mouvement est modélisé par une ellipse képlérienne qui tournerait lentement autour du soleil. Mais cela reste un mystère à l'époque, car l'influence de Vénus ne peut à elle seule expliquer toute la pertrubation. Le vainqueur de Neptune cherche tout naturellement à se mesurer à ce nouveau défi. En 1859, il écrit à ce sujet à l'astronome Faye une lettre publiée auxc Comptes Rendus, constatant un écart inexpliqué par la théorie de Newton: 38" par siècle! Il va de nouveau proposer ce qui a si bien réussi pour les perturbations d'Uranus: une planète troublante entre le Soleil et Mercure. Tout en concédant sa surprise qu'elle n'ait pas encore été aperçue... une méfiance qui se révèlera tout à fait justifiée. |
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mouvement du périhélie de Mercure, annoté d'après une figure de ce site |
Le passage de Mercure devant le Soleil,
Giacomo Balla (1914) Centre Georges Pompidou, Paris |
"
On dispose, dans l'espace d'un siècle et demi, d'un certain
nombre d'observations de Mercure jouissant d'une grande
précision: je veux parler des contacts internes du disque de
Mercure avec le disque du Soleil, morsque la planète vient à passer devant cet astre. [...].
On possède, depuis 1697 jusqu'en 1848, vingt et une observations
de cette espèce, auxquelles on doit pouvoir satisfaire de la
manière la plus étroite si les inégalités
des mouvements de la Terre et de Mercure ont bien été
calculées, et si les valeurs attribuées aux masses
perturbatrices sont exactes.[...]
Mais ce qui est remarquable, c'est qu'il a suffi d'augmenter de 38 secondes le mouvement séculaire du périhélie pour représenter toutes les observations des passages à moins d'une demi-seconde. [...] Considérons, pour fixer nos idées, une planète qui serait située entre Mercure et le Soleil [...] la planète hypothétique devrait imprimer au périhélie de Mercure un mouvement séculaire de 38 secondes, et il en résulte, entre sa masse et sa distance au Soleil, une relation telle qu'à mesure qu'on supposera une distance plus petite, sa masse augmentera et inversement. [...] Mais se pourrait-il qu'un tel astre existât sans jamais avoir été aperçu? [...] Comment admettre qu'on n'eût point été frappé de sa vive lumière durant quelqu'une des éclipses totales de Soleil? D'où vient qu'on ne l'ait jamais découvert passant sur le disque de cet astre? Toutes les difficultés disparaîtraient en admettant, au lieu d'une planète, l'existence d'une série de corpuscules circulant entre Mercure et le Soleil. " U. Le Verrier, Lettre à Faye (18 Septembre 1846)
|
"
Né au moment de l'apparition de la célèbre
comète de 1811, il quitte la terre en s'ingéniant
à fixer la route dun astre nouveau, de ce Vulcain à peine
entrevu, dont il a su cependant relier avec une sérieuse
probabilité les fugitives reconnaissances. Nous pouvons dire
combien sa peine a été vive de le manquer de quelques
jours dans le ciel." H. Tresca (Bureau des Longitudes), Discours aux funérailles de Le Verrier (25/09/1877)
" Un résultat inattendu de ce grznd travail, fut la révélation de l'existence d'une planète intra-mercurielle, produisant, dans le mouvement de Mercure, des perturbations qu'on ne saurait expliquer sans déroger aux lois simples de la Mécanique céleste: la discussion des observations des petites taches circulaires qu'on a vues, sur le disque du Soleil, à diverses reprises, ne peut laisser aucun doute à cet égard; le prévisions de la théorie ne manqueront pas d'être confirmées par les observations décisives qui seront faites ultérieurement. La Science sera ainsi redevable au grand astronome que la mort vient de frapper des deux planètes qui commencent et finiddent lla série de ces astres " Y. Villarceau (Observatoire de Paris), Discours aux funérailles de Le Verrier (25/09/1877)
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" J'ai
assisté à l'odyssée de cette curieuse histoire,
étant alors élève astronome à
l'Observatoire de Paris, et m'étant trouvé
précisément en relation avec l'auteur de cette
prétendue découverte, le docteur Lescarbault,
d'Orgères. Le 26 mars 1859, cet excellent docteur, qui aimait
passionément l'astronomie et en comprenait la grandeur, a bien
réellement vu une tache ronde sur le Soleil, le matin, avant son
départ pour ses visites médicales, et il la revit
lorqu'il revint pour le déjeuner. Elle avait changé de
place, mais ce déplacement était simplement dû au
mouvement diurne apparent du Soleil [...] À cette époque, M. Le Verrier, acharné à son grand travail sur le mouvement de la planète Mercure, publiait dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences des conclusions numériques desquelles il paraissait ressortir que le mouvement de Mercure était troublé par une planète perturbatrice. C'était, en petit, la répétition de sa découverte de Neptune par les perturbations de la planète Uranus. M. Lescarbault signala son observation dans le journal Le Cosmos, et le directeur de l'Observatoire de Paris sauta dessus, pour ainsi dire avec enthousiasme. Il se rendit à Orgères, petite ville d'Eure et Loir, et arriva subitement chez le brave docteur pour lui demander à voir son registre d'observations. Ce registre n'existait pas. [...]La date de l'observation concordait avec les exigences de la théorie de Mercure; l'illustre astronome s'en déclara satisfait et fit décorer Lescarbault de la Légion d'honneur. Cette petite planète, située entre Mercure et le Soleil, et baptisée du nom de Vulcain, aurait dû tourner en trente-trois jours autour de l'astre radieux. M. Le Verrier fit calculs sur calculs et annonça les dates auxquelles ses passages pourraient être observés. Jamais on n'a rien vu. Je me suis constamment élevé contre cette illusioj, qui dure encore. " C.
Flammarion, Mémoires
Biographiques et Philosophiques d'un Astronome (Flammarion, 1911)
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"
Il ne viendra sans doute à personne l'idée de vouloir
réduire notre système solaire à d'étroites
limites, et d'en tirer une conclusion contre l'existence dun nouvel
astre. Dans ce cas, cependant, je répondrais qu'on aurait eu les
mêmes raisons d'affirmer, le 12 mars 1781, que Saturne
était la dernière des planètes, sauf à
être contredit le lendemain par la découverte d'Uranus.
L'hypothèse qu'il existe des planètes plus
éloignée du Soleil que celles que nous connaissons
est-elle donc neuve? Dès l'année 1758, l'illustre
géomètre Clairaut déclarait,
à l'occasion des perturbations dela comète de Halley,
qu'un corps qui traverse des régions aussi
éloignées pourrait
être soumis à des forces totalement inconnues, telles que
l'action de planètes, trop distantes pour être jamais
aperçues.
Espérons seulement que les astres dont parle Clairaut ne seront pas tous invisibles; que, si le hasard a fait découvrir Uranus, on réussira bien à voir la planète dont je viens de faire connaître la position. " U. Le Verrier, Note aux Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (01/06/1846)
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Las!
Elle a perdu ce statut en 2006 (pour de bonnes raisons astronomiques),
et le premier des assassins
(nous ne lui faisons pas injure, puisque c'est ainsi qu'il l'humour de
se définir dans son livre ci-contre) s'appelait Mike Brown... Or voilà qu'en 2016, le même, avec de non moins solides raisons, envisage très sérieusement une nouvelle neuvième planète dans notre système solaire, décidément jamais tranquille. D'où vient ce soupçon? Encore et toujours de perturbations détectées sur des objets de la ceinture de Kuiper, dont fait partie la planète naine Pluton. Mike Brown qualifie cette hypothétique planète 9 de « perturbateur massif ». Développer ici ce sujet nous écarterait trop, mais il est intéressant de voir que l'étude des perturbations n'a rien perdu de son intérêt: Neptune, Vulcain, et Fattie (sobriquet affectueux pour cette géante gazeuse... imposante si elle existe) nous promènent de succès en échec et en interrogation! Pour rester informés:
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Sur la figure ci-contre, on remarque la très forte excentricité de la planète chassée.
Le système connu,
jusqu'à Pluton, est situé dans le petit cercle bleu
autour du soleil; le déplacement vers le bas est un effet de
loupe de l'auteur du croquis, pour agrandir cette zone: sinon, il ne
pourrait représenter en respectant l'échelle les orbites
connues et celle de la planète 9.
Les autres orbites allongées (en noir) sont celles d'objets transneptuniens déjà identifiés, comme Eris ou Sedna (ce sont des planètes naines, alors que la planète 9 a une masse estimée à 10 fois celle de la terre) |