Apollonius de
Pergé, section souvenir(s)
( Conics' Trip)
Apollonius (262
avant J.C.- 190 avant J.C., dates approximatives) a
beau être l'un des mathématiciens grecs les
plus renommés, on ne sait pratiquement rien de sa
vie,
si ce n'est son lieu de naissance, grâce à l'usage
par lequel on distinguait les personnages homonymes en
précisant leur origine géographique. Ainsi, par
exemple, on ne risquait pas de confondre le mathématicien
Hippocrate de Chios avec le célébrissime
médecin Hippocrate de Cos; de même plusieurs
célébrités historiques
portaient le nom d'Apollonius... sans compter les autres.
Exemple
d'homonymie: stèle funéraire portant
l'inscription: "à Apollonius, fils d'Alexandre, adieu!"
Musée archéologique d'Arfyon (Turquie)
Même en restant dans le cadre de la science, l'homonymie
n'est
pas à exclure. Ainsi, alors qu'il est courament
considéré comme l'inventeur du
système
déférente - épicycle
développé
par
Ptolémée,
R. d' Hollander (
Sciences
Géographiques dans l'Antiquité,
I.G.N.) n'exclut pas que référence soit faite
à un autre, à savoir Apollonius Myndien, qui
aurait vécu une cinquantaine d'années auparavant.
Pourtant, Ptolémée se conforme à
l'usage, en précisant son lieu de naissance, mais
ne pourrait-il pas avoir lui-même confondu deux homonymes?
Cette
mention apparait lorsqu'il présente le mouvement
rétrograde des planètes (Mars, par exemple)
"Plusieurs
mathématiciens, et parmi eux Apollonius de Pergé,
ont étudié une des deux
inégalités, à savoir celle qui
dépend de la position relative du soleil; s'ils l'ont
représenté au moyen de la théorie
épicyclique, ils ont fait se mouvoir l'épicycle
dans le sens direct du zodiaque, tandis que l'étoile
décrit l'épicycle
à une vitesse égale
à celle de l'anomalie... ."
Ptolémée,
Syntaxe,
Livre XII
C'est donc par ses commentateurs (principalement
Eutocius,
mais aussi
Pappus)
que l'on connait cet unique élément
biographique. Pappus précise en outre qu'il a longtemps
étudié auprès des disciples d'Euclide
à Alexandrie, mais on ignore à quel âge
il quitta sa ville natale pour se rendre dans cette cité
où
il est également décédé.
LE traité
fondateur de la Théorie des Coniques, source principale de
sa célébrité.
Cette édition reprend le fronstispice de la traduction de
Halley, montrant des naufragés rassurés, en
s'échouant
sur une plage, d'y voir tracées des coniques: "Ouf! Nous
sommes
chez des civilisés", disent-ils en substance....
A Pergé... qu'espérer?
Visiter un beau site antique est toujours agréable; mais on
ne peut ici espérer voir des traces de notre
homme,
à la fois par manque total d'informations sur sa vie, et par
le peu d'éléments subsistant de
l'époque hellénistique, la sienne: la majeure
partie des ruines visibles aujourd'hui sont d'époque romaine
(II ème siècle
après J.C.).
(source: Wikipedia)
Sur la côte
sud de la Turquie, dans une région
dénommée à l'époque
Pamphylie et non loin d'Antalya, le
site
de
Pergé (prononcer: "Pergué"!) est
installé en retrait (17km) de la mer. Il s'organise autour
d'une longue voie à colonnes comportant un aqueduc central
dont le but est d'alimenter un beau nymphée, au fond.
la longue voie
à colonnes (depuis l'entrée du site); la porte
hellénistique, un des rares vestiges d'époque
grecque.
A
l'entrée, le panneau de présentation mentionne
Apollonius comme plus illustre personnage de la ville,
"célèbre
pour avoir été le premier à
étudier les propriétés des ellipses"
et
"précurseur
de la théorie planétaire de Ptolémée".
La première expression est sans doute un peu approximative,
puisque loin de se limiter à l'ellipse, il a fait
l'étude de toutes les coniques, et qu'il n'est pas vraiment
le premier: c'est
Ménechme (380
avant J.C.- 320 avant J.C. environ) qui les introduisit
pour résoudre le célèbre
problème de
Délos, une solution devant laquelle
Ératosthène
(276 av J.-C., 194 av J.-C.) faisait quelque peu la moue:
"
Ménechme y réussit un peu,
d'une manière
laborieuse."
Mais restons indulgent: il n'est déjà pas
fréquent
qu'un site archéologique mentionne un
mathématicien! Et
voilà que lle long de cette voie, les Dieux ont fait un
signe au Mathouriste:
une colonne s'est brisée avec une section impeccablement
plane,
illustrant, sinon la section du cône, du moins celle du
cylindre
de révolution, inscrivant en ces lieux une ellipse
commémorative!
sous tous les angles...
et même
sous le regard complice d'Artémis,
particulièrement
vénérée dans la cité.
à moins qu'il ne s'agisse d'un discret rappel de
la
contribution d'Apollonius à la théorie
Ptoléméenne?
Une autre colonne,
fracturée
aussi nettement suivant un plan, suggère toutefois une
explication mécanique, le sectionnement selon une strate du
marbre. Si c'est le cas, soyons heureux que les colonnes aient
été taillées en oblique par rapport
à
celles-ci!
Une
planéiété proche de la perfection...
Et il
y a de quoi inspirer des architectes d'aujourd'hui!
Rome, unique objet de mon ressentiment...
On nous
présentait autrefois, à l'École
Primaire, Rome et la Grèce comme père et
mère de notre civilisation. Le propos était
laudatif... mais on avait singulièrement "oublié"
les côtés sombres de cette
hérédité: ni plus ni moins, en
matière scientifique, qu'une douzaine de siècles
de stagnation et de régression! Car non seulement les
Romains n'ont rien fait pour les Mathématiques - d'ailleurs,
que peut-on espérer d'un peuple dont le système
de numération fait de la moindre addition une
épreuve redoutable? - mais, indifférents
à ce trésor, ils n'ont même pas
été capables de nous conserver
l'héritage Grec, dilapidé, perdu,
égaré... Et quand l'Empire s'est
effondré, la domination chrétienne et la chappe
papale ont pris le
relais et maintenu l'ignorance acquise: il y eut de grands
érudits... mais pas en Sciences. Pendant ce
temps-là, la civilisation de l'Islam, partie de rien (une
conquête foudroyante par des tribus nomades
analphabètes), retrouvait, sauvegardait et prolongeait la
Science Grecque. C'est donc du monde arabe qu'elle devait nous
revenir...
L'histoire du
Traité
des Sections Coniques d'Apollonius est une
illustration exemplaire de cette loi générale. Il
était composé de 8 livres, dont seul les 4
premiers nous sont parvenus directement, et fort tardivement: la
première traduction
du
grec au latin ne fut entreprise qu'en 1537, à
Venise. Un orientaliste de Leyde, un certain Golius, ramena
en 1644 , pour la première fois en Europe, l'ensemble des 7
premiers livres, et les signala au père
Mersenne:
cette
version arabe semble avoir été entreprise
dès 830, dans le cadre de la célèbre
Maison de la Sagesse du calife Al-Mahmoun, par les
frères
Banu
Musa
(IX
ème
siècle ) pour les 4 premiers livres -ceux qui
étaient connus- complétée par
Thabit
Ibn Qurra (836-901) pour les 3 suivants, et soigneusement
révisée par
Nasir
al Din al Tusi vers 1250. Mais, en dépit de
l'obtention ou de la découverte d'autres exemplaires arabes,
la première traduction/édition de l'ensemble ne
se fit qu'à partir de 1706, sous la direction d'
Edmund
Halley. Le huitième livre
n'a jamais été retrouvé par les
Arabes, et Halley en tenta une restitution, d'après
descommentaires et des figures trouvées dans Pappus.
Exemples de pages du
traité d'Apollonius en Arabe
Mais au fait, comment savait-on le nombre de livres? Fort simplement,
par Apollonius lui-même, dans son introduction au Livre I:
"Apollonios salue
Eudème.
[... ]
À
l'époque où nous nous fréquentions
à Pergame, je pouvais constater le vif désir que
tu avais de prendre connaissance des travaux que j'avais conduit sur
les Coniques ;
c'est pourquoi je t'envoie le premier livre après
correction, et te ferai tenir les autres lorsque j'en serai satisfait.
Je t'avais dit, et je ne pense
pas que tu l'aies oublié, que
j'avais entrepris de traiter cette matière à la
demande du géomètre Naucatrès, quand
il était venu à Alexandrie pour suivre mon
enseignement; je t'avais dit aussi que j'avais traité le
sujet en huit livres, dont je m'étais
dépêché de lui donner communication
sans les avoir corrigés, parce qu'il devait prendre le
bateau, et que j'avais simplement mis par écrittoutes les
idées qui m'étaient venues, dans l'intention d'y
revenir plus tard.
Saisissant l'occasion
qui m'est offerte maintenant, je rends publique
la version corrigée au fur et à mesure de son
achèvement."
Autre point
intéressant, il délimite clairement sa part
d'innovation: les quatre premiers livres sont essentiellement une
compilation de résultats plus où moins connus,
tandis que la suite est entièrement originale. Ce qui ne
veut pas dire qu'il n'y a pas mis beaucoup de lui: comme Euclide pour
les fondements de la
Géométrie (voir l'emploi du mot éléments),
il organise méthodiquement et
complète un corpus de résultats
épars, introduit le vocabulaire qu'il fixe
définitivement, qu'il s'agisse du nom des sections, des
diamètres, etc...
"Sur les huit livres, les quatre
premiers rentrent dans l'exposition
des éléments. Le premier comprend le
mode de génération des trois sections et des
sections opposées, ainsi que leurs
propriétés fondamentales, qui font l'objet d'un
traitement plus détaillé et plus
général que sous la plume des autres auteurs."
Jeter les bases: le Livre I
La définition
est donc posée de manière unifiée par
l'étude des sections planes du cône de
révolution, d'où le titre de l'ouvrage; plus
tard,
Sections Coniques
sera abrégé en
Coniques. La
Proposition 1
pésente le cas de la
parabole,
la
Proposition 2
celui de l'
hyperbole
(ou plutôt d'une branche d'hyperbole, le cône
étant limité à sa nappe
inférieure), la
Proposition 3 celui de l'
ellipse.
L'hyperbole complète apparaît à
la
Proposition
4, sous le nom de
sections
opposées.
figures des propositions
1,3,4 du Livre I (édition anglaise, Heath, 1896)
Cette
défintion, le touriste, qu'il soit mathématicien
ou non, a bien des occasions de la rencontrer! La nature, pour
commencer, peut lui offrir en cadeau des sections elliptiques quasi
parfaites sur certains volcans, nous allons expliquer pourquoi. Il est
moralement impossible de commencer ailleurs que près de
Clermont-Ferrand, avec une pensée pour Blaise
Pascal,
auteur à 16 ans d'un
Essai
pour les Coniques, hélas perdu. La forme,
très caractéristique, du Puy de Dôme
évoque une section plane, et la vision de haut des
cratères d'autres volcans de la chaîne
des Puys suggère plus souvent une ellipse dans un plan
légèrement incliné qu'un cercle,
qu'elle serait si le plan de section était horizontal,
perpendiculaire à l'axe du cône de
révolution qui est, en première approximation, la
forme du volcan.
Le Puy de
Dôme,et d'autres Puys tout près, que le
randonneur peut voir d'en haut...
Pourquoi?
L'expérience montre qu'un tas de sable
réalisé par écoulement vertical
à partir d'un point unique, sur le plan horizontal, est un
cône de révolution qui a toujours le même
demi-angle au sommet. Cela résulte des
propriétés mécaniques du sable, de son
comportement lors des écoulements, de fait la pente est
d'environ 30°. Si l'on perce la plaque support, on
crée un deuxième cône, "en creux",
cette fois, mais même
demi-angle au sommet. Suivant la position du trou
(aligné verticalement avec le sommet du tas ou non), on
obtient un cercle ou une ellipse... Si on veut le démontrer
rigoureusement, ce n'est pas très difficile, à
condition de savoir qu'un cône a une équation du
type z²
= k.
( x²
+ y²
) dans un repère bien choisi; ce qui est très
important, c'est que k
est le même
pour les deux cônes, car il ne dépend
que de la pente.
Images extraites d'un
remarquable travail de lycéens : "
La
Géométrie du Tas de Sable",
réalisé
dans le cadre des ateliers "Maths en
Jeans"
Sur un volcan, les chose
se passent de même, s'il s'est constitué par
accumulation de cendres, notamment. Qu'après un repos une
nouvelle cheminée se perce... pas exactement sur le trajet
de la première, et le tourr est joué: un
effondrement des cendres conique se produit, et on obtient notre
ellipse! La perfection initiale s'altère avec
l'érosion, parfois inégale, mais on en garde une
assez bonne impression, même sur un exemple de bien plus
grande taille que les précédents!
Le cratère de
Vulcano (Iles Éoliennes, Italie).
Vous pouvez faire la promenade tout autour pour bien sentir que la
courbe est dans un plan incliné; la deuxième
photo est prise depuis le point le plus haut.
Que manque-t-il pour mieux voir le phénomène?
Sans doute
un peu de hauteur! Voici donc un moyen très
agréable
d'admirer la définition d'Apollonius: monter à
bord d'une
montgolfière! Et, si cela ne permet pas de dominer un
volcan,
pourquoi ne pas regarder l'ombre portée sur le plan du sol
de la
demi-sphère constituant la partie supérieure du
ballon ?
(négligeons l'effet de "tranches" produit par les
cordages...)
Le soleil matinal allonge les ombres, le cône d'ombre (qui
est le
cône circinscrit à la sphère) coupe
nettement le
plan suivant une ellipse!
Soleil matinal sur les
montgolfières en Cappadoce (Turquie).
À gauche, l'ombre de la demi-sphère
supérieure vient précisément
d'atteindre le
plan horizontal du plateau.
On trouvera la section parabolique sur des cadrans solaires
hellénistiques, donc contemporains de notre héros
(voir les détails géométriques sur
notre
page consacrée au cadran d'Eudoxe)
Le "cadran d'Eudoxe",
à Cnide: un cône dont la section horizontale est
parabolique.
enfin l'hyperbole apparait
à foison grâce à des modèles
un peu plus tardifs, cadrans verticaux
ou horizontaux: le mouvement apparent du soleil étant un
cercle, l'extrémité du style un point fixe jouant
le rôle de sommet pour le cône des rayons, sa trace
dans le plan du cadran est, pour un jour donné, une branche
d'hyperbole dénommée
arc diurne
: c'est exactement la définition du Livre I qu'on applique
alors! Ses les positions extrêmes, obtenues aux
deux
solstices
sont toujours figurées sur le cadran; parfois s'y ajoutent
les arcs de quelques dates d'entrée du soleil dans
un signe du zodiaque.
Hyperboles
"extrêmes" sur un cadran vertical (Institut de France, Paris), horizontal (Gavarnie, Hautes
Pyrénées)
Avec plusieurs hyperboles intermédiaires, correspondant
à d'autres entrées du Zodiaque.
(Görlitz, Allemagne)
Un
cas d'exception apparaît -qu'Apollonius n'a pas
oublié dans son traité:
si le sommet est dans le plan de section, cette trace sera une portion
de droite; c'est ce qui arrive lors des équinoxes de
printemps et
d'automne.
Cadran solaire de la
Sorbonne (Paris)
Journée du Patrimoine, un 21/09... soit, à
très peu près, à
l'équinoxe !
De la définition d'Apollonius, les mathématiciens
Iraniens du X
ème siècle
Al-Quhi,
puis
Al-Sijzi
ont dérivé le principe d'un instrument capable de
tracer -en théorie du moins!- toutes les coniques, et que
l'on a appelé pour cette raison
compas pafait.
une
réalisation moderne du compas parfait
Quand le bras
supérieur, à angle droit de l'axe,
décrit un cercle, le point
S reste fixe;
à l'extrémité de la tige figurant la
génératrice, une pointe feutre coulisse librement
dans le tube, restant toujours au contact du plan (
P); en fonction de
l'inclinaison réglable de celui-ci, la pointe trace la
conique section selon la définition d'Apollonius.
[ Plus de précisions et une
animation sur
cette page du
"Theatrum
Machinarum" du
Musée
de Modène. ]
Remarque
touristique: Jusqu'ici, nous n'avons
évoqué que
des cas où c'est la définition d'Apollonius qui
se donnait en spectacle, mais il y a de nombreuse autres occasionsde
voir des coniques. Ainsi, la parabole est
très fréquente, au service cette fois d'une
propriété mécanique: il suffit
d'observer le câble supérieur d'un pont suspendu.
(Attention, ce n'esgt PAS un arc de chaînette, qui est la
forme prise par un fil pesant sous l'action de son seul poids -ce qui
n'est clairement pas le cas du pont, dans lequel elle est
négligeable devant celui du tablier.)
Pont suspendu
à Wroclaw (Pologne)
L'ellipse a servi de modèle de base pour les
amphithéâtres dés
l'antiquité Romaine, avant d'inspirer Bernini à
la Renaissance pour la place Saint-Pierre, ou Charles L'Enfant
à Washington pour
The
Ellipse. (beaucoup de détails
historico-mathématiques en suivant
ce lien.)
|
|
Amphithéâtre
Romain à El-Jem (Tunisie) |
The Ellipse à
Washington; photo provenant du site... [cliquez sur l'image!] |
Mais... s'agit-il
vraiment
d'ellipses, ou... d'approximations? Pour en savoir plus sur
cette question, plus délicate qu'on ne croirait au premier
abord, rendez-vous sur
notre
page relative
aux cylindres où vous trouverez la position du
problème et des liens.
Revenons donc pour conclure à l'ellipse parfaite: vous avez
sûrement regretté de ne pas la trouver
ci-dessus sur un cadran solaire. Mais c'est possible: il suffit pour
cela de changer... de type de cadran! Passons au
cadran analemnatique,
souvent dénommé, en France,
cadran
de Brou
(voir aussi
cette
page), en raison du plus célèbre et
plus ancien connu du genre, celui de l'église du XVI
ème
siècle d'un petit village de l'Ain. Par un bienheureux
hasard, c'est à Bourg-en-Bresse que naquit celui qui devint
un astronome réputé et le restaura à
ses frais en 1757,
Jérôme
de Lalande (1732-1807 ). Il en publia deux études
mathématiques, en 1757 et 1783. Ce
n'est pas ici l'objet de le décrire
entièrement ; précisons seulement ceci
pour notre propos:
tout cadran est une projection du
cadran
équatorial,
circulaire et divisé en tranches égales de
15°. (la base circulaire du cône de
révolution, qu'on coupe par des plans horizontaux et
verticaux différents, comme on l'a vu
précédemment.) Au lieu d'employer
une projection conique, revenons à la projection
cylindrique. Le cercle dans un plan incliné se projette
suivant une ellipse: autrement dit, cela se passe comme pour la
sectionde colonne vue à Pergé en début de page,
mais cette fois,
le cercle est dans le plan incliné, et l'ellipse dans le
plan horizontal. Les divisions horaires
régulières sur le cercle se projettent aux points
de l'ellipse matérialisés par les plots
métalliques (techniquement, un
rabattement du
cercle sur le plan horizontal permet de construire aisément
ces points par l
'affinité
qui envoie le cercle sur l'ellipse). Une particularité de ce
cadran est que le
gnomon
dont la projection indiquera l'heure est... l'observateur
lui-même, qui devra se placer en un point, variable selon la
date, de la projection du méridien, c'est pourquoi celui-ci
est gradué.
Était-il un meilleur lieu que celui qui vit Apollonius
écrire son traité pour observer cette nouvelle
application de sa définition des coniques?
Aujourd'hui,
n'importe quel touriste, en prenant une photograhie d'un cercle sous un
angle différent de 90°, applique sans le savoir la
définition d'Apollonius: le résultat vu sera une
ellipse! Voici un exemple qui devrait parler... à votre
imagination.
New York (U.S.A.), au
cœur de Central Park : in Memoriam
John Lennon...
Remarques sur le style, l'esprit, la méthode du Traité
On l'a déjà dit: le style est celui d'Euclide,
qui n'a
pas fini de marquer des générations de
mathématiciens! Définitions et propositions
s'enchaînent impeccablement, et, si les
démonstrations
sont sans reproches, jamais il ne dit un mot sur ce qui l'a
guidé dans la découverte.
Mais Apollonius n'est pas qu'un suiveur d'Euclide, il est aussi un
précurseur de Descartes: sa présentation
équivaut
souvent à l'
emploi
de coordonnées
cartésiennes
obliques! Pas de (
x ,
y ),
certes, mais, dit en longueurs de segments bien
choisis, cela revient strictement au même, et permet une
transcription moderne relativement aisée . Par exemple, dans
la
proposition 1 sur la section parabolique, l'équation, au
lieu
d'être notée
y² = 2
px
s'écrira,
avec les longueurs
de segments repérés sur la figure (voir ci-dessus
les
notations) et sous forme d'égalité des aires d'un
carré et d'un rectangle
QV² =
PL.PV
Un simple coup d'oeil
suffit pour contrôler que PV est l'abacisse, QV
l'ordonnée, PL
étant une longueur fiixe.
Enfin, son approche visionnaire s'exprime lorsqu'il défend
l'étude des mathématiques pour
elles-mêmes en se
dégageant d'une utilité immédiate:
"D'ailleurs,
indépendamment d'une telle utilité, les
démonstations sont dignes d'être admises pour elles-mêmes,
car nous admettons de même beaucoup d'autres propositions
dans
les mathématiques pour elles-mêmes et non pour
d'autres
raisons."
Préface au Livre IV
La récompense
de cette sagesse
sera éclatante, lorsqu'en 1609,
Kepler
découvrira
enfin,
après huit ans de labeur acharné sur la
tajectoire de
Mars et
des calculs, dit-il, recommencés 70 fois, que l'orbite des
planètes est... une ellipse, ce que démontrera
Newton
en
1687 à partir de sa loi de gravitation universelle.
Pourquoi faire simple quand on peut faire
compliqué? (Pr. Schadocko)
La suite du Livre I
donne la définition classique des
diamètres: sur
la figure ci-dessous, les cordes parallèles à QQ' (ex: BB') ont leur
milieu sur une droite, le diamètre PP'. Et la
tangente en P
est ensuite définie comme... parallèle
à
QQ' passant par P, autrement dit:
"corde qui coupe en deux points confondus en un seul"!
En rouge,
définition de la tangente selon Apollonius
Il n'y a rien
à redire... sinon que c'est bien compliqué! Bien
sûr, objecterez vous, quand le calcul
infinitésimal n'a pas encore été
inventé, rien de tel n'est simple... Mais Apollonius aurait
pu utiliser sa merveilleuse définition, en disant:
1) je sais
définir la tangente à un cercle (perpendiculaire
au rayon);
2) utilisons le cône: elle se projette coniquement
en la tangente à l'ellipse, hyperbole ou parabole section
(selon l'inclinaison de son plan).
Les choses simples n'ont
qu'un défaut: il est difficile de les découvrir,
si évidentes puissent-elles paraître
après coup. Une fois utilisé l'espace pour
définir les coniques, Apollonius ne s'en est plus servi...
et ce point de vue attendra pas mal d'années pour que son
intérêt soit perçu:
Desargues
et
Pascal
au XVII
ème
siècle seront les pionniers, et l'idée trouvera
sa consécration au XIX
ème
siècle seulement avec
Poncelet et son
Traité des
Propriétés Projectives des Coniques.
Les autres Livres fondamentaux ( II à IV )
Rendons la parole
à l'auteur pour présenter,
toujours
dans l'adresse à Eudème qui ouvre le Livre I, la
suite de
son travail. Ses commentateurs (notamment Pappus qui le juge arrogant
envers Euclide dont il critique le caractère partiel de
certaines solutions) lui reprocheront parfois de manquer de modestie,
mais il était fier de ses apports et conscient de leur
réel intérêt :
"Le
second livre traite des diamètres, des axes et des
asymptotes
[...] ; le troisième livre contient beaucoup et
d'admirables théorèmes [...] , la plupart sont beaux et
nouveaux. [...]
Le quatrième livre apprend de combien de manières
les
coniques peuvent se rencontrer entre elles et avec la
circonférence, et beaucoup de propositions appartenant
à
une théorie complète, ce qui n'a jamais
été
publié par aucun de nos devanciers."
Entre
autres merveilles, le
Livre III -dont la préface propre est hélas
perdue-
contient tous les théorèmes usuels relatifs aux
foyers;
citons seulement
- la définition bifocale de l'ellipse,
lieu des points
M tels que MF
+ MF' = 2a,
qui permet le
"tracé du jardinier";
- celle, similaire, de l'hyperbole:
lieu des points
M tels que MF
- MF' = 2a
ou MF' -
MF = 2a, qui
permet... une construction similaire (mais un peu moins
connue)
- la propriété
de réflexion des rayons lumineux ou sonores d'un foyer vers
l'autre.
Curieusement, le cas de la parabole, connu de son
prédécesseur Archimède (ses
célèbres
miroirs ardents) est passé sous silence; la
génération par foyer et directrice
n'est pas non
plus mentionnée.
La Chaise-Dieu : quand la géométrie... préserve le secret de la confession
|
Même s'il y a loin
de Pergé au fin fond de la Haute-Loire, il est possible
d'expérimenter cette propriété avec les ondes
sonores, dans la célèbre -et bien nommée- Salle de l'Écho de l'abbaye de La Chaise Dieu. L'endroit est désomais mondialement connu grâce au festival de musique qu'y fonda, en 1966, Georges Cziffra,
tombé amoureux du lieu. La salle n'est ni dans l'église,
ni dans le cloître; elle fait partie d'un ancien bâtiment
conventuel, sur la gauche de l'église et bénéficie
d'un accès séparé...place de l'écho.
|
|
|
l'église Saint-Robert |
Allure de l'ensemble; flèche sur l'entrée de la salle de l'Écho
(d'après un dépliant de l'Office de Tourisme) |
Entrée de la salle de l'Écho,
sur la place éponyme. |
Le
plafond est orné de deux lignes décorées,
à la verticale des diagonales de la salle. Elles sont
réputées être deux demi-ellipses; chacune d'elle
permet de converser à voix basse d'un coin au coin opposé
en diagonale, sans être entendu des autres personnes
présentes dans la
salle. Ce qui fonctionne très bien; en particulier, si les
quatre coins sont occupés, chacune des deux conversations se
déroule sans même soupçonner la présence
d'une discussion selon l'autre plan diagonal. Ainsi, deux confessions
pouvaient-elles être menées simultanément, tout en
garantissant le secret de chacune vis à vis de l'autre comme vis
à vis des personnes de passage dans la salle. On sait que
l'abbaye comportait trois salle du même modèle; une seule
a été conservée.
|
|
|
|
Vue générale: la salle et deux quarts d'ellipse "diagonaux" |
|
On
a autrefois avancé l'idée, aujourd'hui discutée,
d'un ingénieux confessionnal pour les lépreux: ainsi, le
prêtre aurait-il pu remplir son devoir de conscience... sans
prendre le risque sanitaire d'approcher le pénitent. Une
objection historique sérieuse est qu'à l'époque de
la construction (XVIIème siècle), la lèpre
était partout en régression, et ne menaçait pas
particulièrement la région. D'un autre côté,
pourquoi imaginer un dispositif si compliqué? Deux
confessionnaux usuels prennent bien moins de place!
On
peut être légèrement surpris de la position des
expérimentateurs amateurs, très près des sommets
de l'ellipse. Toutefois, le fort applatissement du plafond (que montre
l'image ci-dessus) donne, à l'estimation, une
excentricité à coup sûr supérieure à
0.9, et probablement de l'ordre de 0.95. Ce qui siginifie que le foyer
(point idéal de l'expérience) est distant du sommet de
moins de 1/10ème de la demi-diagonale, soit moins d'un
mètre. De plus, l'onde sonore émise n'est pas
unidirectionnelle, ce qui laisse une petite latitude de placement...
Les voûtes forment deux
cylindres elliptiques, dont l'intersection consiste en ces deux
ellipses (Mieux le voir dans notre page: Intersection de Quadriques). Ce n'était en tout cas ni le plus facilele, ni le plus rapide à réaliser.
Simple plaisir de l'architecte, alors? La Salle de l'Écho garde encore quelques secrets par devers elle.
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Le
Livre IV est consacré à l'étude des
intersections
des coniques entre elles, ou, précise-t-il avec un cercle:
c'est
donc une discussion complète du nombre de points
d'intersection
des courbes du second degré, un sujet qui, à sa
connaissance, n'a été traité de
manière
complète et satisfaisante par aucun de ses
prédécesseurs. Il en souligne l
'intérêt
pratique
pour la résolution des problèmes menant
à des
équations du troisième degré (qu'on
appellait
alors
problèmes
solides), ceux pour lesquels Ménechme avait
introduit ces courbes, et juste après l'
intérêt
théorique de l'étude du
problème pour lui même: c'est dans ce contexte
qu'apparaît la citation donnée plus haut.
Nul n'aura mieux compris la portée de ces vues qu'
Omar
Khayyam (1048-1131), dans ce qui est le tout premier ouvrage
sur la
résolution systématique des équations
du troisième degré. Simplement
intitulé
Traité
d'Algèbre et d'Al Muqabala,
il classifie systématiquement les équations du
troisième degré avant de résoudre
chacun des cas
géométriquement par l'intersection de deux
coniques
judicieusement choisies. Présentant son travail, il dit
"Il faut bien savoir que ce
traité ne sera compris que de ceux qui maîtrisent
le livre d'Euclide sur les Éléments et son livre sur les Données, ainsi que les deux [premiers]
livres de l'ouvrage d d'Apollonius sur les Coniques.
Celui à qui la connaissance d'un de ces trois livres fait
défaut ne peut avoir accès à la
compréhension de ce traité. Je me suis du reste
appliqué, avec peine, à ne renvoyer dans ce
traité
qu'à ces trois livres."
"Ce qu'on peut démontrer par les
propriétés du cercle, je veux dire par les deux
ouvrages d'Euclide,
les Éléments et les Données,
démontrons le en tâchant de le rendre facile. Et
qu'on ne
peut démontrer que par les sections coniques,
démontrons
le par les deux livres des Coniques. "
Le sens
de ce
deuxième extrait est le suivant: ce qui est du simple
ressort d'une
équation du second degré peut être
résolu
élémentairement, à l'aide
d'intersections de
cercles et de droites; tout l'outillage nécessaire
à
cette fin est dans Euclide. Ne recourons aux coniques que lorsqu'on y
est impérieusement contraint... et en ce cas, notre
référence sera Apollonius. À chaque
usage, on le
verra d'ailleurs mentionner les références
précises des
propositions employées.
Première page
d'un manuscrit du Traité de la Division du
Quart de Cercle
, ouvrage
antérieur -et préparatoire- au Traité
d'Algèbre et d'Al Muqabala
Khayyam emploie l'intersection d'un cercle et d'une hyperbole; il cite,
pour la seule analyse du problème (cette page) quatre
propositions du Traité des Coniques d'Apollonius.
Les derniers Livres ( V à VIII )
Le
Livre V est, selon Terquem, l' "honneur de l'esprit humain, et
le plus beau reste de la science antique" ;
il traite des minima et maxima de la distance d'un point à
une
conique. Bien sûr, il les localise sur des normales
à la
courbe, dont il discute le nombre. Ce qui le conduit à la
mise en évidence du centre de courbure et de la
développée de celle-ci!
Suggérons l'idée, sous une forme
simplifiée, sur la parabole -quoiqu'elle soit de nouveau
absente du texte à ce point- parce que la figure est plus
lisible. Sur une normale (N)
à la parabole, il détermine un point J partagenat la
perpendiculaire (D) abaissée
sur l'axe en deux portions, suivant le nombre de normales, 1
ou 3, que l'on peut mener à la courbe selon
l'ordonnée sur (D). Par
cette propriété, il vient de mettre en
évidence le centre de
courbure J et son lieu quand (N) varie, qui est
la développée
de
la conique. Heath, dans son édition d'Apollonius, montre que
l'équation de la développée s'en
déduit
immédiatement dans le cas d'une ellipse; on obtient une
astroïde allongée.
Figures "supports"
(traits fins noirs, bleus, rouges) issues de la
page "Développée" du site MATHCURVE
Certains commentateurs
plus
récents (Fried & Ungaru) contestent quelque peu
cette
relecture, soutenant que Heath a beau jeu, connaissant les
théories ultérieures, de les "projeter"
rétroactivement dans le traité. Qu'il soit clair
que la
notion de
courbure
(par exemple, sous forme de recherche d'un cercle "optimal" parmi les
cercles tangents à la conique et centrés sur la
normale:
Apollonius avait le moyen, sinon de résoudre, du moins de
poser
la question en ces termes) n'est jamais abordée par le
savant
grec, pas plus que celle d'
enveloppe
des normales: la
développée
est pour lui une courbe séparatrice relative au
nombre de
normales issues d'un point. Sans avoir la prétention
d'arbitrer
ce débat, concluons que même si Heath "pousse" un
peu, il
n'a pas tort de remarquer que "tout est déjà
là!"
Le Livre VI étudie l'égalaé et la
similitude des
coniques, tandis que le Livre VII revient sur les diamètres
conjugués. L'auteur indique au Livre VI comment construire
un
cône (de révolution) dont une section elliptique
est
donnée.
Du Livre VIII, on ne
connait que des tentatives de restitution.
Conclusion: peut-on encore s'intéressser
à ces vieilleries?
Les Coniques n'ont rien perdu de leur attrait, ni de leur
utilité... on pourrait même observer que
l'Informatique et
la Géométrie Algorithmique leur ont
redonné un
coup de jeunesse; dans nos liens, un cours
élémentaire de
Géométrie fait... par un spécialiste
de ces
domaines en témoignera. Et si l'on est parfois contraint
à faire de tels cours "tardivement" dans les cursus, c'est
parce
qu'en dépit de leur importance on ne les enseigne plus assez
au
lycée...
Après la
nécessité, le plaisir: un des
(LE?) plus grands Physiciens du XX
ème
siècle,
Richard
Feynman, s'amuse
à rebâtir, pour offrir un dernier cours moins
scolaire
à ses étudiants, les démonstrations
géométriques de Newton pour établir le
mouvement
elliptique des planètes. C'est plus
élémentaire
(pas de calcul différentiel), ce qui, fait-il remarquer, ne
siginifie pas plus facile. Mais il y prend un plaisir gourmand
(même en rencontrant quelques obstacles...), alors...
pourquoi
pas nous?
Extraits choisis:
"Ce
n'est pas difficile de démontrer que c'est une ellipse quand
on
sait manier les équations différentielles et les
résoudre.
[...] Normalement, on laisse au Département de
Mathématiques le soin de prouver que
c'est une ellipse, pour qu'ils aient quelque chose à faire là-bas avec leurs équations
différentielles." [Rires]
"En revanche, au début de notre science -c'est à
dire
à l'époque de Newton- la méthode
d'analyse
géométrique, dans la tradition historique
d'Euclide,
était vraiment la seule façon de faire les
choses. Et
d'ailleurs, les Principia de
Newton sont écrits de façon presque
entièrement
géométrique -tout ce qui est calcul
différentiel
était fait à partir de diagrammes
géométriques. "
"Je veux vous faire
conduire une buggy, pour son élégance,
plutôt qu'une voiture sophistiquée. [...] C'est bien plus facile
à faire avec du
calcul différentiel, mais vous allez le faire comme
ça
quand même, et vous devez vous rappeler que c'est pour la
beauté du geste. "
"Le reste de la
démonstration
ne vient pas de Newton parce que je n'arrivais pas à
très
bien la suivre moi-même, parce qu'elle fait appel
à trop
de propriétés des coniques. J'en ai donc
concocté
une autre. "
Les Cercles d'Apollonius
Apollonius est
également célèbre pour
avoir découvert que le lieu des points
M tels que
MA / MB =
k est un cercle;
quand
k
varie pour
A
et
B
fixés, ces cercles forment une famille, appelée
faisceau à
points limites (
A
est obtenu pour
k
=0,
B est
obtenu pour
k
infini ). On les
nomme
cercles
d'Apollonius; chaque cercle de la famille est orthogonal
à chaque cercle de la famille des cercles passant
par
A
et
B .
On peut en voir sur toutes les astrolabes: ce sont les
cercles d'égale
hauteur sur l'horizon, ou
almucantarats. La
famille orthogonale est celle des
arcs
d'égal azimut;
l'orthogonalité de ces familles sur la
sphère céleste est conservée par le
caractère
conforme
(conservation des angles) de la
projection
stéréographique, qui
envoie la sphère sur le plan de l'équateur (
visualiser
dans l'espace).
Astrolabe andalouse, XIV
ème siècle
Lorsque cadrans solaires et astrolabes verront leur gloire se faner,
les cercles d'Apollonius ne disparaîtront pas, demeurant bien
en
évidence sur... les cadrans des horloges astronomiques.
Celles
de Prague et
Strasbourg sont justement célèbres, en voici une
autre,
remarquable, mais moins connue, où nous retrouverons,
à
l'évidence, le même type de tympan:
Cathédrale de
Saint-Omer (Pas de Calais); au dessus de la porte qui vit entrer... le
Roi-Soleil !
On retrouve bien les deux familles de cercles orthogonaux
précédents, almucantarats et cercles
d'égale
hauteur.
Le point limite visible est le zénith du lieu, l'horizon est le cercle
délimitant la partie blanche (visible) de la noire
(invisible).
Terminons sur une badinerie: bien sûr, le modèle
théorique de ces cerclages en bois entassés est
un faisceuau de cercles tangents... mais, en raison de
l'épaisseur des lattes, convenez qu'on jurerait avoir
découvert dans ce souk des faisceaux de cercles d'Apollonius!
Surprise au bazar
égyptien d'Istanbul...
Bibliographie et Liens
En ligne
- APOLLONIUS de Pergé, Traité des Sections
Coniques: édition
par Thomas Heath
- APOLLONIUS de Pergé, Traité des Sections
Coniques: édition
par H. Balsam (en Allemand, incluant le "livre VIII
selon Halley" sous forme de recueil de problèmes)
- TERQUEM, Notice
Biographique sur
Apollonius
- B. VITRAC, Apollonius
de Perge et la
tradition des coniques in Les
géomètres de la Grèce antique,
sur le site CultureMath
- Un
cours de Mathématiques Supérieures sur
les Coniques
- Un
autre cours élémentaire (avec plus de
propriétés géométriques,
par Luis Penaranda, chercheur en Imagerie Numérique, LORIA
Nancy)
- Un cours
élémentaire ET historique,
de G. WANNER (Université de Genève), englobant
toute la géométrie des Anciens.
Livres
Si un lien est indiqué, des extraits peuvent être
consultés sur Internet.
- J. COOLIDGE, A
History of the Conic Sections and Quadric Surfaces (Dover)
- M. DEORPS-FOULQUIER, M.FEDERSPIEL (Ed.), Apolloniusde Perge, Coniques, Livre I
(De Gruyter)
- M.N. FRIED, S. UNGARU, Apollonius
of Perga's Conica: Text, Context, Subtext (Brill)
- R. FEYNMAN, Le
Mouvement
des Planètes autour du Soleil (Cassini)
- K. KENDING, Conics (M.A.A.)
- W. KNORR, The Ancient Tradition of Geometric Problems
(Dover)
- R. RASHED ed, Apollonius
de Pergé, Coniques, Livre I (De
Gruyter)
- R. RASHED ed, Apollonius
de Pergé, Coniques, Livre IV (De Gruyter)
- R. RASHED ed, Apollonius
de Pergé, Coniques, Livre V (De Gruyter)
- R. RASHED ed, Apollonius
de Pergé, Coniques, Livre VI et VII (De Gruyter)
- R. RASHED & B.VAHABZADEH, Al-Khayyam
Mathématicien (Blanchard)