exemple de diffraction dune source lumineuse par une grille:
démonstration par Sylvain Ravy lors d'une conférence |
premier cliché de diffraction X, repris par un timbre à la gloire de l'auteur de la méthode. |
"Cette relation est connue comme loi de Bragg, et jai toujours trouvé que l'associer à mon nom était un honneur bien facilement gagné, puisqu'il s'agit simplement d'une relation usuelle en optique pour la réflexion sur des films minces, présentée sous une autre forme." W.L. Bragg
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la première page de la Bakerian Lecture de Bragg, et le passage crucial |
source: exposition Cristallography (pour les 100 ans de la diffraction des rayons X). et à part ça, puisque... les diamants intéressent du monde, offrez vous un petit plaisir pas cher: quelques minutes d'une éblouissante Marylin!
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"L'un de nous (C.A.B.) suggéra alors d'essayer la méthode de Fourier récemment proposée par Bragg. Bragg l'avait testée sur une structure connue, le diopside, mais personne ne s'en était jamais servi pour une structure inconnue.
Il y avait cependant deux difficultés: nous ne disposions pas de
mesures quantitatives et n'avions aucune expérience dans la sommation
de séries de Fourier à deux variables, bien que nos cours de
mathématiques nous aient fourni une expérience considérable dans la
sommation des séries à une variable. Travailler sur des sommes partielles de 90 termes en deux variables était une autre paire de manches!
Le département de Manchester vint à notre aide pour le premier problème [...]"
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bandes de Beevers-Lipson
source: Wikipedia et Musée des Sciences d'Oxford |
"Dans le cas du pentahydrate de sulfate de cuivre, environ 90 plans participaient à l'évaluation. Divisant les axes x et y
en, disons 60 et 30 parties respectivement, il fallait calculer les
sommes en 1800 points. La méthode la plus immédiate était de calculer hx+ky, prendre le cosinus, multiplier par Fh,k et sommer les 90 valeurs à chacun des 1800 points. Des additions aussi longues sont excessivement pénibles, surtout quand il faut les faire de tête; il y avait donc une forte motivation pour réduire ces additions. Le matin du 4 Décembre 1933, l'un de nous (H.L.) suggéra qu'il serait bien plus avantageux de développer cos (hx+ky) selon la formule bien connue cos hx cos ky - sin hx sin ky.
Bien que cela pût sembler aggraver les choses au premier coup d'œil,
dans la mesure où il fallait maintenant ajouter deux termes au lieu
d'un seul, cela rendit en fait le calcul bien plus facile. Pour
chaque valeur de h, on pouvait sommer les Fh,k cos ky pour tous les y, et ultérieurement employer cette somme comme coefficient des valeurs cos hx. Pour chaque valeur de h, la somme ne portait plus que sur 2k nombres au lieu de hk. [...] Les valeurs de A. cos hx et B. sin hx peuvent être imprimées sos formes de tables, puis coupées en bandes, en sorte que la sommation de Fourier consiste simplement en la sélection des bandes appropriées posées les unes en dessous des autres, puis additionnées pour fournir les différents sous-totaux. Des tables séparées sont constituées pour chaque valeur de h, avec les valeurs de x en lignes et A en colonnes. " C.A. Beevers, H. Lipson
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Il y a encore un petit trick à assimiler... n'avez vous pas été surpris par l'évocation de calculs faits de tête, alors que les fonctions trigonométriques ont des valeurs bien compliquées? Regardez mieux les bandes ci-contre: elles ne comportent que des nombres entiers. En fait, la table des A . cos hx, ou plutôt, dans la réalité, la table des A . cos (2πhx / 60) ne contenait que des valeurs arrondies aux entiers. Les intervalles, également par pas entiers, étaient:
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Le cas de la découverte de l'ADN est lui aussi intéressant: en 1952, Francis Crick avait montré que la transformée de Fourier d'une hélice est une croix en pointillés. Et c'est exactement ce que Rosalind Franklin fut la première à observer en 1953, sur les clichés qu'elle réalisa. James Watson et Francis Crick, qui reçurent le prix Nobel en 1962, la remercièrent de leur avoir fourni ces précieuses images, encore non publiées... ce qui était bien le moins qu'ils pouvaient faire, Crick les lui ayant carrément dérobés à son insu, pour les montrer à un Watson qui se plaignait de n'avoir pu soutirer la moindre information à la chercheuse! Une injustice qui transforma la "Dame du côté obscur de l'ADN" en icône de l'oppression des femmes.
ci-contre, un cliché originale de R. Franklin
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Un petit peu de technique: pourquoi une croix de Saint-André? L'encadré ci-contre, tiré de l' article
De la simple hélice aux nanostructures tubulaires (dans la revue de la SFP, Reflets de la physique, n°44-45), vous l'explique dans les grandes lignes. Il est bon de savoir au préalable ce qu'est la "fonction" ð de Dirac, et que la transformation de Fourier échange ð et 1; nous vous l'avons présentée dans la page Naissance de la Transformée de Fourier. (Cadre à agrandir en cliquant!) |
"J’avais un peu étudié la transformation de Fourier à Bordeaux, pendant le premier trimestre de l’année scolaire 1918-1919, au cours d’Analyse Supérieure du Professeur Cousin, à la demande de mon chef militaire, le Professeur Henri Bénard. Celui-ci me fit appliquer les équations de Fourier à la mesure de coefficients de conductibilité thermique par la propagation en régime variable. Ce fut ma première publication scientifique. J’y parlais de Fourier : j’étais visiblement prédestiné, mais quand je le retrouvais 15 ans plus tard, je l’avais complètement oublié."
P.M. Duffieux, Comment j’ai pris contact avec la transformation de Fourier
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l'édition Masson 1970...
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... et son auteur |
C'est un livre publié à compte d'auteur en 1946 qui marque le début de ce que l'on appellera bientôt Optique de Fourier.Il est difficile d'être moins explicite que son titre! L'auteur, Pierre Michel Duffieux (1891 – 1976), normalien (1912), en avait exposé les idées dès 1941, mais s'était heurté à une incompréhension totale de l'auditoire:
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Tandis qu'il menait une carrière "ordinaire" de professeur à l'université à Besançon -qui a depuis donné son nom à un laboratoire d'optique- Max Born et Emil Wolf attirèrent l'attention sur cet ouvrage dans leur célèbre Principles of Optics (1959). Ce qui lui permit d'être enfin édité en France (Masson, 1970), puis traduit en Anglais (1983). |
"Mais
en 1934 Fabry m’avait dit : "Ostwald utilise la formule de Van Cittert
pour les corrections des défauts de planéité de ses lames
d’interféromètre. Je l’ai essayée jadis, elle ne vaut rien". Elle consistait à remplacer le cosinus de la formule des franges:
P.M. Duffieux, op. cit.
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"Au
milieu de novembre [...], j’ai envoyé une note avec deux équations
l’une en sinus, l’autre en cosinus, donnant : la première la condition
de parallélisme optimum, l’autre la position des plans parfaits que
l’on pouvait substituer aux surfaces réelles, avec toutes les
corrections accessoires désirables. Le surlendemain matin, Fabry me
téléphona à Rennes : «Qu’est-ce que
c’est que ces équations ? où les avez-vous trouvées ? Je ne les
comprends pas et aucun des opticiens que je connais n’en voudra.
Trouvez autre chose, mais ça non ; ça ne passera jamais à la Revue
d’Optique» .
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J’allais
dans mon amphithéâtre vide, qui avait un long tableau noir et 36 places
assises pour 70 [étudiants]; les autres s’asseyaient, les jambes
pendantes, sur la galerie haute qui courrait sur trois côtés et servait
au garçon à ouvrir et fermer mes six fenêtres. J’écrivis mes deux
équations sur le tableau, je m’assis en face et je les regardai. Dieudonné vint me voir pour raisons de service.
«Qu’est-ce que vous faites de ces équations ? - Je m’en suis servi pour étudier les aberrations des franges du Michelson et Fabry me demande où je les ai trouvées et qu’est-ce que c’est. - Mais ce sont les équations de la transformation de Fourier, série, et réduites au premier terme !».
C’était vrai, et à travers 15 ans d’abandon je revis le cours de Cousin de 1918. Je pardonne à Dieudonné son mépris pour Euclide et son cri de guerre nicéen : «Mort au triangle!» ."
P.M. Duffieux, op. cit.
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Comment cela fonctionne-t-il?Qu'est-ce qu'un planimètre?Imaginez que vous faites un tour complet du périphérique parisien. Fun, non? Pourriez-vous en profiter pour donner sa longueur? Bien sûr: le compteur kilométrique de votre voiture fait très bien ça pour vous. Pourriez vous en profiter pour calculer aussi la surface de Paris intra muros? Cela poeut vous sembler bien moins naturel, mais, en gros, la réponse est oui, à condition bien sur d'adapter le mécanisme de votre compteur à cette tâche. C'est très exactement ce que fait un planimètre: en parcourant un contour (sur une carte d'échelle connue), il fournit la surface qu'il délimite. L'objet est donc d'une grande utilité, en particulier pour le cadastre... et les vendeurs de peaux de bêtes, mais oui, car l'objet vaut d'autant plus cher que sa surface est grande!
Pour celui qui a fait un peu de calcul intégral, le mystère sera moins dans les mathématiques, puisque la machine exploite la formule de Green-Riemann, qui relie l'aire à une "promenade" le long du bord, que dans l'habileté mécanique à faire en sorte que le dispositif produise, à chaqque instant, une quantité proportionnelle à y.dx -il n'y aura plus alors qu'à les sommer au fur et à mesure Pour les autres, on peut proposer un modèle approché, mais simple, qui lève ce mystère. <à
venir>
Comment devient-il un analyseur harmonique?L'appareil d'Amsler est
très simple et surtout peu encombrant, ce qui en assure le succès: il
se compose de deux bras; à l'extrémité de l'un, la pointe sèche qui
décrit la courbe; à l'extrémité de l'autre, un point fixe -d'où son
nom: la courbe apparaît comme tracée en coordonnées polaires d'origine
ce point. Disques et roulettes de calcul sont logées dans son bras.
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Jakob Amsler (1823-1912) |
son planimètre polaire (exposition Prendre l'aire, Musée des Arts & Métiers (Paris) |
de gauche à droite: le planimètre, la crémaillère et sa roue dentée, le pantographe |
la pointe sèche suit le tracé de la fonction f |
la roue dentée a une taille adaptée à l'harmonique étudiée |
Quelle lumière émet un corps chauffé, quelle lumière absorbe-t-il? C'est en 1859 pour Bunsen et Kirchoff un nouvel angle d'attaque plein de promesses pour l'analyse chimique; ils construisent à cette effet le premier spectroscope. Une lunette pour éclairer, une pour observer, et entre un prisme pour disperser la lumière, pas encore de transformée de Fourier à l'intérieur, visiblement! Vous trouverez leur article et un commentaire de lecture sur BibNum. La figure ci-contre montre clairement, à partir de la dispersion classique de la lumière blanche par le prieme (Newton), les raies d'émission d'un corps chauffé, et les raies noires d'absorbtion du corps froid: ce sont les mêmes, et donc la réunion des deux spectres est le spectre complet de la lumière blanche. Ils proposent ainsi une interprétation des raies noires de Fraunhofer dans la lumière solaire, ouvrant par là même une voie royale de l'astrophysique: |
cliquez pour agrandir! (source: Wikipedia) |
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Tout commence avec un célèbre appareil, l'interféromètre de Michelson, que l'on trouve décrit un peu partout (voir par exemple cette animation):
un rayon est divisé en deux de façon à pouvoir interférer avec
lui-même. La différence de marche, source une fois de plus des
interférences, est réglée par le déplacement d'un des miroris
réfléchissant (M2, sur ce schéma emprunté à l'article de Wikipedia);
elle produit des franges claires et sombres, voire colorées si la
source n'est pas monochromatique, ce qui va nous intéresser.
Tous les spectromètres à transformation de Fourier, des modèles héroïques des premiers temps aux appareils les plus récents embarqués pour des missions d'exploration spatiale, incorporent ce dispositif. |
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En notant x la différence de marche (ce qui revient à prendre pour le déplacement du miroir d=x/2), un faisceau monochromatique incident de longueur d'onde λ , d'intensité lumineuse I produit pour l'observateur une intensité de sortie Une source polychromatique est caractérisée par sa distribution spectrale S(σ), qui donne sa densité d'énergie selon la fréquence; et c'est celle-ci qui intéresse les astrophysiciens, parce qu'elle va les renseigner sur la composition chimique des atmosphères des étoiles et planètes: c'est là qu'on rejoint notre prélude chimique! Chaque "bande infinitésimale" de fréquence spatiale contribue pour S(σ) cos (2πσx) dσ, et l'on ontient l'intensité de sortie par une sommation, laquelle est réalisée par une intégrale puisque σ varie de façon continue: |
On s'est mis à jouer avec une autre possibilité. Par
le travail de P.M. Duffieux, on savait évidemment que les transformées
de Fourier intervenaient dans la théorie de la diffraction. On
dressa donc des plans pour enregistrer des interférogrammes sur une
plaque photographique [...] Le motif de Fraunhofer fournirait une sorte
de réponse. La méthode n'avait rien d'absurde, mais ne paraissait pas
franchement attravtive: telle était la Spectroscopie par Transformée de
Fourier, supposée prendre un avantage écrasant sur les spectrographes. [...]"
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IBM 650 (Wilkipedia) | IBM 7040 (Wilkipedia)
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"J'avais eu en 1956 ou 57, une idée qui
s'est révélée très fructueuse. Celle d'une nouvelle méthode de
spectroscopie appelée "spectroscopie de Fourier". Une des premières
choses que j'ai donné à Jeanine Connes, était de faire des expériences
préliminaires simples pour voir si l'idée était valable... Cela lui a
donné le sujet de sa thèse. Puis Pierre Connes s'est mis sur le sujet
et il a obtenu des résultats. Or il se trouve qu'une des
caractéristiques de cette méthode de spectroscopie, est de nécessiter
des gros calculs. D'où l'utilisation d'un ordinateur. C'était même
l'une des conditions essentielles de réussite de la méthode de
spectroscopie de Fourier. Il y a un autre coté, purement physique, qui
fait appel aux interféromètres. Il s'agit d'une technique très belle,
mais très difficile. Et petit à petit, madame Connes a été amenée à
s'intéresser à l'aspect calcul, mais en utilisant des ordinateurs qui
n'étaient pas au laboratoire. Si j'ai bonne mémoire, les calculs se
faisaient chez IBM, place Vendôme. Ensuite, on a utilisé les services
du Centre Blaise-Pascal, le centre de calcul du CNRS. Les ordinateurs
de l'époque étaient des clous par rapport à ceux d'aujourd'hui. Tout
cela explique que nous soyons devenus en quelque sorte des spécialistes
du calcul dit de Fourier."
"Connes est un monsieur un peu génial, physicien remarquablement imaginatif, très habile expérimentateur. Comment l'ai-je rencontré ? Il se trouve que comme beaucoup d'universitaires, j'ai été amené à faire parti du jury de l'agrégation féminine de physique. En 1952-54, il y avait encore une agrégation féminine. Après l'oral, les membres du jury reçoivent les candidats[...] Donc pour cette agrégation de 1954, je recevais les candidates, il y avait une certaine Jeannine Roux, épouse Connes. Elle ne devait pas être mariée depuis très longtemps, mais suffisamment pour être enceinte, elle s'était évanouie juste après sa leçon. "Qu'est-ce que vous voulez faire ? - je veux faire de la recherche. (j'avais eu une très bonne impression lors de sa leçon) - je peux vous obtenir un poste au CNRS dans le Laboratoire Aimé Cotton. - Mon mari vient d'être reçu lui aussi à l'agrégation, il aimerait bien pouvoir venir lui aussi (Il avait été nommé prof dans un lycée parisien). - Appelez-le si vous voulez, il bricolera au laboratoire. Et pendant un an, Pierre Connes est venu "bricoler" et il s'est révélé un chercheur de tout premier ordre. " |
"Un des contacts qui s'avéra d'un grand bénéfice mutuel fut notre relation avec Jeanine Connes. Elle nous avait écrit la première, pour dire qu'elle avait à calculer des transformées de Fourier de très longues suites de données.
Il s'agissait de mesures d'interférométrie réalisées par un nouvel
appareil, plus puissant, mis au point par son mari, l'astronome Pierre
Connes. Un fait remarquable était que le calcul portait sur un seul
enregistrement d'environ 512 000 points, et toutes les fréquences du spectre étaient requises! Cela dépassait de loin la capacité des mémoires ultra-rapides de toutes les machines existantes [...]
Ces idées, jointes à un effort monumental de Jeanine Connes, aboutirent à son calcul du spectre infrarouge des planètes, qui a été publié dans un livre devenu une référence standard." |
Avouons le, nous avons longtemps cherché en vain une image de l'héroïne... et puis, en rédigeant un article pour les actes d'un colloque d'histoire des mathématiques (Toulouse, mai 2022), l'obstination -encore vaine en préparant le diaporama de l'intervention!-enfin le gros lot... certes, elle est un peu cachée, à l'image de sa modestie, mais tout de même, les trois principaux protagonistes sonti ci réunis! Comment, il est vrai, pourrait-il en être autrement dans un colloque mondial sur le sujet, tenu à l'université d'Orsay en 1966? N'hésitez pas à consulter ce touchant hommage à Pierre Jacquinot, rédigé en 2007 par son fils.
au
premier rang, de g. à d., Pierre Connes, Pierre Jacquinot, Derek
Jackson, Jeanine Connes. |
Les pionniers n'en sont pas restés aux échantillons de laboratoire, et
ont immédiatement tourné leurs spectromètres vers le ciel (au bout d'un
téléscope, bien sîr). Jeanine et Pierre Connes, avec Jean-Pierre
Maillard, montrent dès 1967 dans l'article Spectroscopie astronomique par Transformation de Fourier
les avantages qu'offre cette nouvelle technique en comparant, autant
sous l'angle de la qualité que sous celui du temps de calcul, les
sprectres obtenus pour Jupiter.
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50 ans après (en 2017 donc), lors d'une conférence historique à l'Institut Astronomique de Paris, l'un des deux protagonistes de cet article, J.P. Maillard, donnait l'exemple du calcul nécessité par l'étude d'un point chaud du spectre de Jupiter en 1999: l'interférogramme était numérisé sur 3250 points, dont on avait calculé la transformée de Fourier sur 16384 valeurs: cela représentait 53 millions de cosinus à calculer et combiner! Que ferait-on sans la FFT... |
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ci-contre, la diapositive de la conférence évoquant ce calcul, montrant interférogramme et spectre. la flèche bleue... c'est la transformation de Fourier! |
Idéalement située loin de la pollution, dans un air très sec, la Station Scientifique Internationale du JungfrauJoch (alt: 3450m), en Suisse, était dès 1950 équipée d'un spectroscope infrarouge pour l'étude du rayonnement solaire et de l'atmosphère terrestre, pour y détecter la présence de composés plus rares: CO, CH4,puis HCl, HF,... À partir de 1974 y est installé un spectromètre à transformée de Fourier dont la qualité technique permet l'étude de l'atmosphère au coucher et au lever du soleil. Un deuxième instrument y est installé en 1990; une vingtaine de composants peuvent y être surveillés en permanence, dont ceux qui, fort heureusement pour nous, ne sont présents qu'à l'état de trace, mais que le protocole de Kyoto a désigné comme gaz à effet de serre: hydrofluorocarbures, hexafluorure de soufre.. . Si l'on veut bien se souvenir que Joseph Fourier fut le premier scientifique à écrire sur l'effet de serre, la présence, 200 ans plus tard, des outils mathématiques qu'il a conçus dans des instruments sophistiqués d'analyse en dit bien plus long sur son rôle que bien des discours! |
Source: Wikepedia et Nasa |
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Vous brûlez d'en savoir plus sur les succès de la Transformée de Fourier dans l'étude des planètes et galaxies?
Vite, n'attendez plus! Après ces magnifiques débuts, la suite de l'histoire est à retrouvrer dans notre page spéciale: : Fourier, Vénus, Mars et les Autres : la FFT en missions spatiales, au service de l'Astrophysique, de 1977 à... l'actualité la plus récente.
MAIS... revenez après, pour ne pas louper la détection des exoplanètes: là aussi Fourier est de la fête! |
Dans le projet SOLEIL (CEA/CNRS, 2006; site web ici),
ce sont, à leur tour, les ultra-violets qui sont l'objet de l'attention des chercheurs. On
aura donc, au gré de cette page, parcouru tout le... spectre, sauf le
rayonnement gamma!
Il s'agit d'explorer l'infiniment petit, cette fois: la structure électronique des atomes et des molécules. Par exemple, les spectres des diverses molécules de monoxyde de carbone, selon les isotopes, ont pu être bien mieux précisés. Voir ce document, dont nous avons extrait les vignettes d'un spectre obtenu, et du spectromètre à transformée de Fourier. |
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" La perle de l’astronomie qu’est la découverte des exoplanètes repose
sur l’analyse de Fourier des spectres émis par les étoiles."
Jean-Pierre KAHANE, conférence à l' École Polytechnique (10/05/2011)
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Maison habitée par Doppler à Prague, et sa belle plaque souvenir |
Sa maison natale à Salzbourg (Autriche) |
C'est en 1842, à Prague où il résidait depuis 1837, que Doppler écrivit
son article fondateur. Comme on peut le constater à son titre, il
pensait que cela permettrait de mettre en évidence des étoiles binaires
non reconnues par l'observation directe au téléscope. Dans un tel
système, les deux étoiles tournent autour de leur centre de masse
commun, donc la composante radiale de la vitesse (dans la ligne de
visée
terre-étoile) varie périodiquement, et il en résulte un décalage du
spectre de l'étoile par effet Doppler.
Pour une planète en orbite autour de l'étoile, le principe demeure le même: la loi de gravitation de Newton n'est pas universelle pour rien! Les deux tournent
encore autour du centre de masse de l'ensemble: l'étoile n'est donc plus tout
à fait immobile (ce qu'elle paraîtrait si elle n'avait pas de sattellite),.
Le problème est que la masse d'une planète est en général très
inférieure à la masse de l'étoile; donc la variation périodique, et
partant le décalage du spectre, sont plus faibles: cest pourquoi la
méthode ne réussit qu'avec des planètes assez massives, qui sont à leur
système ce que
Jupiter est à notre soleil (ce n'est donc pas un hasard si 51 Pegasi b
est quallifiée de Jupiter chaud).
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Le texte intégral dont la première page figure ci-contre est à télécharger ici; c'est une édition praguoise (en Allemand) réalisée pour le centenaire de l'auteur. |
Vous verrez l'image ci-contre en version animée sur le site Culture Sciences Physique.de l'ENS Lyon. Quand vous y lirez:
"Le procédé qui permet d'atteindre de telles précisions sur les vitesses radiales consiste à enregistrer un large domaine spectral et d'utiliser simultanément environ 5000 raies d'absorption pour mettre en évidence le très faible déplacement de chacune des raies. Ceci fut rendu possible par les progrès de la spectrographie, des détecteurs et de l'analyse numérique des signaux." vous comprendrez que, sous ce que nous avons mis en gras, se cache la tranformée de Fourier, en version FFT, indispensable pour ces gros volumes de données ! |
La miniaturisation des composants
sélectroniques et la baisse de leurs coûts ont fait ainsi passer dans
le domaine public des appareils qui étaient au départ l'apannage
excusif des laboratoires. Encore faut-il avoir une bonne raison de les
employer... Or, c’est dans la fenêtre spectrale du Moyen Infrarouge
(longueurs d'onde entre 2 et 20 µm, la bande IR complète s'étendant de
0,7 µm à 1 mm) que se trouvent les "signatures" des molécules
organiques constituant les tissus et fluides biologiques.
(L'exemple ci-contre provient de ce site). Lait et viande porcine ont été les premiers champs d'applications agro-alimentaires.
En savoir plus sur la spectroscopie ITFR. |